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La cigarette électronique, un désastre pour la planète (et pour la santé) !

Elisa Humann
Publié le
Les décryptages

Le vapotage, une bouée de sauvetage pour éviter l’enfumage ? Si le succès de la cigarette électronique ne s’essouffle pas depuis sa mise sur le marché, on peut se demander si cette alternative au tabac est vraiment écologique…  La cigarette électronique jetable, un nouveau fléau environnemental ? Le Kaba décrypte.

ⒸSarah Johnson / Pixabay

Chez bon nombre de vos amis (et peut-être chez vous), elles ont remplacé la cigarette depuis longtemps déjà. Les nicorettes ? Les chewing-gums ? Non, les cigarettes électroniques bien sûr ! Ce marché florissant ne cesse de faire de nouveaux accros, des ex-fumeurs repentis aux adolescents qui se jettent sur les vapoteuses plutôt que sur les paquets de Marlboro. Dans les rues, les boutiques de vapoteurs ont fleuri un peu partout, proposant des milliers de goûts différents (violette, menthe, barbapapa…) et désormais, des cigarettes électroniques jetables ! Et comme tout objet jetable, celles-ci ont tendance à se retrouver sur les trottoirs, dans la nature ou sur les plages….

Mais que valent-elles vraiment ces cigarettes électroniques ? Quelles conséquences ont-elles pour la santé, mais aussi pour l’environnement ? En novembre dernier, une pétition a été lancée par le Comité national contre le tabagisme visant à interdire la cigarette électronique jetable. Car le verdict est sans appel : le niveau de tabagisme reste encore très élevé en France avec 12 millions de fumeurs en 2022.1 La cigarette électronique ne serait donc pas l’outil miracle pour arrêter de fumer, comme on la présentait au départ !

Risques sanitaires et conséquences environnementales, on fait le point sur ces cigarettes qui ont le vent en poupe mais sèment la tempête sur la planète…

ⒸRubén Bagüés / Unsplash

Le vapotage, une solution mirage ?


La cigarette électronique est un dispositif qui produit de la vapeur, qui ressemble de loin à la fumée d’une cigarette classique. On entend même un bruit ressemblant à un crépitement lors de l’inhalation. À l’intérieur, une batterie fournit de l’électricité et chauffe un liquide, souvent aromatisé. Lors de l’aspiration, ce liquide se transforme en vapeur. 

Celle qu’on appelle aussi la “e-cigarette” ou “e-cig” a débarqué au début des années 2010, comme une alternative à la cigarette classique. La promesse ? Conserver le geste d’inhaler et de souffler, ainsi que la nicotine, tout en évitant les substances nocives comme le goudron. Point important : la nicotine présente dans la cigarette électronique peut entraîner une dépendance similaire à la cigarette classique. En cela, la cigarette électronique n’aide pas forcément à arrêter totalement de fumer. Elle ne fait que transformer cette habitude.
Pourtant, l’engouement se maintient. La France est le troisième marché mondial de la cigarette électronique, avec près de 4 millions de vapoteurs. Un succès sans doute porté par l’augmentation du prix des cigarettes classiques. Le coût d’une cigarette électronique, généralement compris entre 20 et 60 euros2, en fait un produit accessible pour la grande majorité des utilisateurs. 

Les avantages de la e-cigarette

La cigarette électronique présente deux bons points : 

  • La vapeur exhalée n'est pas du tabac brûlé comme dans une cigarette classique et ne contient ni monoxyde de carbone, ni goudrons. Elle est souvent présentée comme un substitut pour arrêter de fumer et est considérée comme “moins nocive” (mais est-ce si clair… on en reparle un peu plus bas).
  • Elle est moins productrice de déchets : plus de mégots qui trainent ou de paquets vides, la cigarette électronique se recharge (en tout cas pour la version pérenne).

ⒸAnalogicus / Pixabay

Les inconvénients de la e-cigarette

Là, la liste est nettement plus longue… Côté santé : si le produit inhalé ne contient pas de goudron, il comporte tout de même des particules et substances potentiellement cancérigènes ou toxiques, même si elles sont en quantité bien plus faibles que dans une cigarette classique. En 2019, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs qualifié la e-cigarette d’«incontestablement nocive » et a appelé les gouvernements à la réguler.  
Autre danger : il y aurait un risque d’explosion (certes mineur) lorsque la cigarette électronique est mal manipulée ou bien tout simplement parce qu’elle présente un défaut de fabrication.

Côté environnement, si la cigarette électronique ne s’écrase pas dans un coup de talon sur le trottoir, elle n’en est pas moins polluante…
Pas sa fabrication d’abord : la production de ces petits gadgets composés d’électronique se fait largement à l’étranger, dans des pays carbonés. Sans oublier les batteries en lithium (comme celles des smartphones) dont l’extraction est très énergivore et peut émettre jusqu’à plusieurs tonnes de CO2, tout en étant encore mal recyclées. En fin de vie, ces batteries composées de plomb, de mercure et de lithium vont donc venir polluer la faune, la flore et les rivières.

La cigarette électronique jetable, pire que le mégot ?


La cigarette électronique a désormais une petite soeur… la cigarette électronique jetable !
Celles qu’on appelle les “puff” ont une cartouche pré-remplie de liquide avec une capacité de 300 à 600 bouffées et ensuite, poubelle !
Une version qui séduit de plus en plus d’utilisateurs, notamment les plus jeunes d’entre eux. 13% des adolescents âgés de 13 à 16 ans auraient déjà utilisé ces cigarettes jetables, dont le coût varie de 4 à 9€ selon le nombre de bouffées possibles.3

Certes, certaines marques de cigarettes électroniques proposent aux consommateurs de déposer leurs cartouches vides dans des points de collecte pour qu’ils soient recyclés et non plus incinérés ou enterrés. Mais, à l’heure où notre objectif à tous devrait être de réduire nos déchets et de privilégier le recyclable plutôt que le jetable, la puff apparaît comme une hérésie ! 
C’est l’un des arguments de la tribune publiée dans Le Monde début mai 20234 et soutenue par de nombreux médecins, tabacologues et associations de protection de l’environnement, comme Surfrider Foundation France ou Zero Waste France, qui réclame l’interdiction de ces cigarettes.
Le deuxième argument concerne la catégorie visée par les campagnes marketing du produit… les jeunes. Les saveurs proposées (chocolat, marshmallow, barbapapa…) ne sont pas sans rappeler les bonbons et amènent effectivement un public de plus en plus jeune vers la e-cigarette.

 

Une cigarette électronique, ça se recycle ?
 

Les marques de cigarettes électroniques restent très floues sur la fin de vie de leurs produits, notamment les résistances électriques et les clearomiseurs qui contiennent le liquide. Cette dernière pièce est à jeter dans le conteneur à verre pour la partie en verre et le reste dans une déchetterie dans un bac dédié aux équipements métalliques. Quant aux résistances électriques, elles se jettent exclusivement en déchetterie car les jeter dans une poubelle normale, c’est prendre le risque d’une éventuelle explosion et d’un incendie. 
Autant dire qu’avec un tel circuit de recyclage, bien peu d’utilisateurs prennent la peine de faire la démarche. Ils gardent tranquillement leurs vieilles cigarettes électroniques dans un tiroir, quand ils ne les jettent pas tout simplement dans la poubelle… ou pire, dans la nature.

Il en va de même pour les liquides : pour ceux qui ne possèdent pas de nicotine, vous pouvez les vider dans les canalisations sans danger et jeter le flacon dans la poubelle jaune s’il est en plastique ou dans un conteneur s’il est en verre.
Quant aux e-liquides contenant de la nicotine, ne les jetez surtout pas dans l’évier mais avec les autres déchets ménagers non recyclables !

Si vous avez besoin d’aide, retrouvez nos articles pour apprendre à bien trier et à réduire vos déchets !

Vous avez lâché la cigarette pour la vape ? Voici quelques écogestes à adopter : 

  • Essayer de faire son propre liquide maison : il existe des recettes sur Internet.
  • Choisir des e- liquides biologiques : ils sont composés de propylène glycol (PG) et de la glycérine végétale (VG). On retrouve cette dernière dans les cosmétiques bio.
  • Toujours recycler les composants de sa cigarette électronique ainsi que les bouteilles de jus de vape.
  • Nettoyer son vaporisateur pour prolonger sa durée de vie et réduire son impact sur l’environnement. 
  • Et pourquoi pas… essayer d’arrêter ! Trouvez des conseils sur Tabac Info Service ou le 39 89, un numéro vert dédi

ⒸRottonara / Pixabay

En clair, la cigarette électronique n’est pas plus écologique que le tabac et rien ne garantit qu’elle soit moins dangereuse pour la santé. Faites passer le message !

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