Chez Le Kaba, nous aimons vous aider dans vos choix, vous informer sur les enjeux environnementaux et sociétaux, vous donner des petits tips et tutos. Aujourd’hui, nous avions envie de parler littérature ! Avec ce nouveau confinement, peut-être avez-vous un peu de temps pour lire… Voici donc mes conseils !
De nombreux livres, BD et ouvrages parlent d’écologie, mais difficile de savoir quoi choisir…
Pourtant, certaines lectures peuvent nous aider à prendre conscience des enjeux de notre époque, nous sentir appartenir au monde et donner envie de faire des efforts pour la planète.
J’ai voulu partager avec vous les lectures qui personnellement m’ont fait réfléchir et ont changé ma conception de l’écologie. Bonne lecture !
Crédits : Pexel - Anete Lusina
Petit traité d’écologie sauvage, Alessandro Pignocchi, Steinkis éditions, 2017
Mésanges, écologie et aquarelle
Un roman graphique tout en poésie qui invite le lecteur dans un monde similaire au nôtre. Un monde dans lequel le modèle global est basé sur un mode de pensée animiste. Inspiré des indiens d'Amazonie, cette philosophie place en chaque élément naturel, végétal, animal ou minéral une âme analogue à celle des humains. C’est ainsi avec humour et dérision que l’on retrouve un anthropologue jivaro étudiant les résidus de culture occidentale et militant pour sa sauvegarde, des chefs d’états à l’Union Européenne en débat sur la préservation des rainettes et un premier Ministre qui rêve d’être viré pour vivre dans la jungle au plus prêt de la nature.
Alessandro Pignocchi est anciennement chercheur en philosophie de l’art et sciences cognitives, il a écrit plusieurs bandes dessinées, aborde souvent les thèmes de l’écologie, l’anthropologie, les peuples d’Amazonie.
Vers la sobriété heureuse, Pierre Rabhi, Babel Essai, 2013
Être heureux simplement
Ce livre en partie autobiographique retrace l’histoire et la pensée de Pierre Rabhi et sa conception d’une existence heureuse basée sur un mode de vie simple, sobre et en lien avec la terre et la nature. Né en Algérie, un temps ouvrier spécialisé, il a quitté la ville dans les années 60 pour monter une exploitation agricole indépendante et respectueuse de l’environnement. Cet ouvrage questionne la place de l’argent, de l’économie, des possessions matérielles et de la réussite et propose d’aborder d’autres manières de voir le monde : se détacher des possessions et revaloriser le travail manuel ou l’intelligence émotionnelle, ré-équilibrer le masculin et le féminin. Une réflexion est aussi apportée sur le rôle de l’école, de l’éducation, un levier pour modifier la manière d’être au monde et avec la nature.
Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, réflexions sur l'effondrement de Corinne Morel-Darleux, Libertaria, 2019
Aborder l’avenir de manière positive
Ce petit traité sur l’effondrement invite à repenser le monde de manière poétique à travers les figures de l’auteur Romain Gary et du navigateur Bernard Moitessier. Le second ayant décidé sur un coup de tête de tout arrêter et d’aller vivre simplement sur une île du Pacifique alors qu’il était sur le point de remporter la première course à la voile en solitaire autour du monde. Tout au long des pages viennent comme un refrain les notions de “refus de parvenir” qui n’est pas d’abandonner ses ambitions ou sa réussite, mais les ancrer dans une vision plus positive et respectueuse de l’environnement et de chacun ; de “cesser de nuire” en refusant de prendre part à un système destructeur de la planète et de profiter de la "dignité du présent”. Ce petit livre à l’écriture légère nous invite à considérer que “c’est aujourd’hui que l’après se construit”.
Le Bug Humain, Sébastien Bohler, Robert Laffont, 2019
Comprendre pourquoi notre cerveau nous pousse à polluer
Journaliste scientifique pour la revue “Cerveau et Psycho”, docteur en neurologie et travaillant sur le fonctionnement du cerveau, Sébastien Bohler livre une analyse passionnante (et un peu effrayante) des mécanismes de notre cerveau qui font de nous des pollueurs. Surconsommation, surpopulation, surpoids, il nous faut toujours plus de tout. Selon l’auteur une réponse à cela se trouve dans le striatum, une partie de notre cerveau régie par des réflexes de survie : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s’imposer face à autrui.
Loin de chercher des excuses pour tous les pollueurs, ce livre propose de prendre du recul et d’analyser ces comportements qui nous mène à notre propre fin. Surtout il donne des solutions pour s’en détacher et dompter certains de ces mécanismes.
Ou atterrir ? Comment s’orienter en politique de Bruno Latour, édition La découverte, 2017
Décryptage de notre société “Hors sol”
Cet essai fait écho aux différents évènements internationaux qui ont marqué notre époque et mis en lumière la déconnexion entre l'économie, le politique et la terre. La sortie de l’accord de Paris des Etats-Unis de Trump, le Brexit, les migrations grandissantes et le retour des frontières et plus globalement la mondialisation. De ces événements, l’auteur analyse dans quelle mesure la notion même de “sol” est en train de changer. Un sol qui s'effondre sous nos pieds tout en créant des clivages entre ceux qui veulent le sauver, et prendre soin afin de s’assurer un avenir sur le long terme ; et ceux qui veulent le vider, continuer à l’exploiter et s’assurer un avenir riche dans le court terme. Il parle ici du "Nouveau régime Climatique” qui balaie nos repères et questionne le rôle du politique et de l’économie dans la transition écologique. Il nous invite à reconsidérer que « Nous sommes des terrestres au milieu d’autres terres » (p 111). Bruno Latour est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences Français, il a récemment publié Où suis-je ? Leçon du confinement à l’usage des terrestres dans la continuité de Où atterrir ?