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Nutri-Score, Planet-Score ou Eco-Score : tout ce qu’il faut savoir sur les affichages alimentaires !

Blandine Janin-Reynaud
Blandine Janin-Reynaud
Publié le
Les gestes verts

Trois fois par jour, en remplissant notre assiette, nous votons pour le monde dans lequel nous voulons vivre ! Mais même avec la meilleure volonté, il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver. Peut-on compter sur le Nutri-Score, le Planet-Score et autre Eco-Score pour nous aider ?

©franki-chamaki-unsplash

L’alimentation est au cœur d’enjeux multiples et essentiels : elle est la clé de notre santé car nous sommes ce que nous mangeons ! L’agriculture constitue également la première cause de l’effondrement de la biodiversité (destruction des écosystèmes, pesticides…). Elle représente aussi plus du quart des gaz à effet de serre, causes du réchauffement climatique, en raison de la déforestation qu’elle induit et du méthane émis par les ruminants. Sans oublier les enjeux sociaux, économiques et géopolitiques sous-jacents, comme en témoigne la récente grogne des agriculteurs ! Les Nutri-Score, le Planet-Score ou encore l'Éco-Score ont l’ambition de nous guider dans nos choix alimentaires. Que signifient-ils et que valent-ils ? Sont-ils l‘alpha et l’oméga du consommateur éclairé ? Le Kaba vous explique tout ce que vous devez savoir sur ces différents affichages alimentaires.
 

Le Nutri-Score : la nutrition, et rien que la nutrition

Feu vert foncé pour le A, feu rouge pour le E, en passant par le vert clair (B), le jaune (C) et l’orange (D) : depuis 2017, les Français se sont habitués à l’arc-en-ciel du Nutri-Score. L’objectif de ce dernier ? Permettre au consommateur de comparer d’un seul coup d’œil les qualités nutritionnelles des produits en rayon et d’intégrer de bonnes habitudes alimentaires. Pour noter un aliment sur cette échelle de A à E, le Nutri-Score prend en compte sa teneur en nutriments et ingrédients à favoriser (protéines, fibres, fruits...) et à limiter (sel, sucre, acides gras saturés). Petit détail qui a son importance : cette échelle a été établie par des équipes de recherche indépendantes des grands groupes agroalimentaires et donc a priori exempts de l’influence des différents lobbys.

En 2024, le Nutri-Score va évoluer pour éviter certains travers et gagner en nuances. Par exemple, la présence d’édulcorants dans les boissons sera désormais prise en compte. Ainsi, les sodas allégés contenant des édulcorants ne seront plus notés B, mais C, D voire E. De même, la note de certaines huiles riches en bonnes graisses va s’améliorer alors que celle d’autres produits encore trop sucrés ou trop salés va se dégrader. Enfin, la volaille sera mieux classée que la viande rouge dont la consommation pose question pour la santé.

Bref l’aurez compris, le Nutri-Score s’intéresse uniquement à la nutrition ce qui est déjà très important. En particulier, il apporte aux enfants des bases de diététique et donne aux parents des arguments pour refuser l’achat de telles céréales classées D. Notons que le Nutri-Score se développe aussi sur les menus de restauration rapide, ce qui semble très intéressant. Et ça marche ! Un tiers des Français déclarent utiliser spontanément ce logo pour évaluer la qualité nutritionnelle des produits qu’ils achètent.

Cependant, le Nutri-Score est loin d’être parfait : il ne prend pas en compte la présence de pesticides, d’additifs ou le degré de transformation des aliments, critères pourtant essentiels pour la santé. Autre talon d’Achille, l’apposition du Nutri-Score n’est pas obligatoire. À ce jour, 1 359 marques sont engagées dans cette démarche sur le marché français soit 58 % des volumes de ventes, ce qui est beaucoup mais encore insuffisant. La liste de ces marques est consultable sur le site de Santé publique France. Enfin, dernier défaut mais pas des moindre, le Nutri-Score n’intègre pas du tout l’impact environnemental du produit. D’où la création d’autres affichages pour pallier cette faiblesse.

 

Planet Score ou Eco-score : la bataille des notes environnementales

Algues vertes, déforestation, ravage des fonds marins, effondrement des populations d’insectes et d’oiseaux, mais aussi réchauffement climatique : face à ces multiples maux - qui entraînent aussi des conséquences sur notre santé - la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (Agec) de 2020 et la loi Climat & Résilience de juillet 2021 prévoient un affichage environnemental pour informer les consommateurs de l’empreinte écologique des produits, notamment alimentaires. Les pouvoirs publics ont ainsi lancé en 2021 un appel à projets pour établir les modalités de calcul et d’affichage du futur score officiel. Enfin une vraie bonne nouvelle ?

Malheureusement, comme souvent, la division est au rendez-vous et une bataille s’est engagée entre les partisans du Planet-Score et ceux de l'Éco-Score, les deux candidats finalistes pressentis. Si l’un et l’autre ressemblent visuellement au Nutri-Score, le premier - déjà testé par plusieurs marques - obtient le soutien de nombreuses ONG environnementales (France Nature Environnement, Générations Future…) ainsi que de l’UFC-Que Choisir ; le second est encouragé par l’Ademe, l’Agence de la transition écologique (Ademe) et utilisé par l’application Yuca ou encore La Fourche.

Au cœur de la bataille, les critères pris en compte pour noter les produits. Pour résumer le débat, Planet-Score s’attacherait à prendre en compte l’ensemble des impacts environnementaux des productions alimentaires (pesticides, biodiversité, climat) et le bien-être animal, tandis que l’Éco-Score, destiné à s’appliquer à tous les secteurs d’activité (de la salade aux vols aériens), mettrait davantage en avant l’empreinte carbone. Cette dernière méthode dite de l’analyse de cycle de vie pourrait favoriser les productions intensives agricoles qui, paradoxalement, dégagent moins de gaz à effet de serre par kilo d’aliment…mais qui nuisent à la biodiversité ! 

Le ministère de l’Environnement devrait rendre incessamment ses recommandations et se prononcer sur l’heureux élu. En espérant que ce dernier prendra bien en compte toutes les limites planétaires (biodiversité, cycle de l’eau, cycle de l’azote, climat, etc.) pour une agriculture respectueuse de la planète et de ses habitants.  

 

Les règles d’or pour bien se nourrir

Les affichages alimentaires sont une aide précieuse pour nous éduquer, mais vous l’aurez compris, nous consommateurs, devons élargir notre vision car tous les enjeux sanitaires, sociaux et environnementaux sont liés. Or, il suffit finalement d’adopter quelques règles simples pour s’offrir une alimentation saine, éthique et écologique.

Limiter les aliments transformés

Opter pour des produits bruts et non transformés limite de fait votre consommation de sel, de sucre, de conservateurs et d’additifs. L’industrie agroalimentaire a tendance à forcer sur ces derniers car ils sont bon marché et rendent ‘addict’ le consommateur. De plus, les produits ultra-transformés sont généralement pauvres en nutriments et en fibres. Ils s‘avalent très vite et ne nourrissent pas vraiment. Même fabriqués en France, ils comportent souvent des ingrédients bas gamme, en provenance de pays très éloignés, non respectueux des conditions de travail et du bien-être animal. Cerise sur le gâteau, ils sont la plupart du temps suremballés !

Par conséquent, vive la simplicité ! Privilégiez les fruits et légumes frais, les céréales et légumes secs que vous trouverez plus facilement en vrac. Si vous achetez des produits transformés, veillez à ce que la liste d’ingrédients qui les composent soit aussi courte que possible. Sans forcément tout arrêter, limitez la viande, le poisson et les produits animaux dont l’empreinte environnementale est bien supérieure à celle des produits végétaux.

©thomas-le-unsplash

Favoriser les produits bio, locaux et de saison

Les scores c’est bien, mais pour acheter un vrai produit bio, rien ne vaut un label. Et pour vous y retrouver, là encore suivez les conseils du Kaba ! Enfin, en optant de surcroît pour des aliments locaux, de saison et si possible en circuit court (vive le marché !), vous ne prendrez guère de risque ni pour votre santé ni pour la planète. Vous encouragerez également une agriculture équitable et résiliente et contribuerez à créer du lien social. Que demander de plus ?
 

Retrouvez toutes nos recettes végétariennes et nos conseils pour bien vous nourrir sur notre site www.lekaba.fr.

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