COP15, COP21, COP 26… Un numéro par année pour désigner la “Conférence des Parties”, une grand-messe qui réunit chaque année les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Mais à quoi servent les COP ? Comment fonctionnent-elles ? Sont-elles vraiment suivies d’effets ? Le Kaba répond en 4 questions.
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Avant d’expliquer le rôle qu’ont les COP aujourd’hui, revenons quelques années en arrière. En 1992, une convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est signée lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro et entre en vigueur deux ans plus tard, en 1994. Depuis 1995, les États signataires se réunissent donc chaque année et sur chaque continent.
Ces COP sont le lieu de négociations politiques, mais aussi de colloques ou d’expositions, destinés à sensibiliser le public à la cause du réchauffement climatique. Outre les 197 parties ayant ratifié la convention-cadre, des représentants de collectivités territoriales, ainsi que des acteurs issus de la société civile (organisations, associations, citoyens, scientifiques…) participent également.
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Ce traité international reconnaît l’existence d’un changement climatique lié aux activités humaines et donne une mission (et non des moindres) aux pays signataires : mieux gérer la planète ! En clair, ce traité donne aux pays la responsabilité de lutter contre le dérèglement climatique en définissant entre autres des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Cette convention instaure aussi le principe d’une COP - pour Conférence des parties - annuelle, réunissant les signataires de la Convention (196 pays + l'Union européenne comptée comme un pays à part entière) pour faire le point sur l'application de la Convention et négocier de nouveaux engagements contre le réchauffement climatique.
Pourquoi donne-t-on des numéros aux COP ?
Tout simplement pour les différencier. La première COP se nomme COP1 et a eu lieu à Berlin en 1995, un an après l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies. Et l’an dernier, la COP27 (soit la 27ème COP depuis sa création) s’est tenue en Egypte, tandis qu’en 2023, la COP28 aura lieu aux Emirats Arabes Unis. Ces COP ont lieu chaque année à différents endroits du globe.
Comment se déroulent les COP ?
En général, les COP durent 15 jours. Les pays ayant ratifié la convention-cadre des Nations Unies sont représentés par des délégations officielles composées de négociateurs et de ministres.
En ce qui concerne la France, il s’agit d’une équipe interministérielle composée d’experts venant principalement du ministère de l’Ecologie, de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.
D’autres acteurs non politiques comme des organisations internationales peuvent prendre part à la COP en tant qu’observateurs, tout comme les ONG (organisations non gouvernementales) et les représentants de la société civile.
Ils participent aux sessions plénières qui rythment les journées de négociations. Beaucoup de négociations se jouent à la fin de la COP, au terme de longues nuits de débats entre les différents intervenants.
Quelles sont les COP “historiques” ?
Lors de la COP3, en 1997, a été signé le Protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005. Cet accord majeur vise à réduire les émissions de six gaz à effet de serre dont le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4).
La COP21 de 2015 a vu la naissance de l’Accord de Paris, une étape très importante également.Les 197 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’accord prévoit de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici 2100.
Espérons que la prochaine COP (« COP28 ») aboutira également à des avancées majeures ! Mais c’est plutôt mal parti. On a appris que cette conférence qui se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023 aux Émirats Arabes Unis, serait présidée par le PDG d’une compagnie pétrolière…
Les COP font-elles réellement changer les comportements ?
Depuis la création des COP, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines et industrielles ont quand même continué d’augmenter.
Les COP sont régulièrement critiquées car la non-atteinte des objectifs fixés n’entraine pas de sanction. Les traités signés n’ont pas de caractère réellement contraignant.
Autre point : il aura fallu attendre 2022 pour que les parties conviennent de créer un fonds pour aider les pays les plus vulnérables à faire face aux impacts du réchauffement (canicule, ouragan, séismes…). Mais il reste encore de nombreuses interrogations sur les pays qui devront contribuer à ce fonds, à hauteur de plusieurs milliards de dollars.
Pour autant, on ne peut pas dire que les COP ne servent à rien. Elles permettent de faire avancer les négociations climatiques, en ne faisant qu’une seule et même voix, réunies pour permettre des coalitions et des actions ciblées.
Des réunions sont aussi organisées avec la société civile et les négociateurs peuvent prendre part à des side-events, conférences thématiques destinées à apporter un éclairage sur un sujet en particulier et faire avancer les pays dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Depuis 1995, les États signataires se réunissent donc chaque année et sur chaque continent.
Ces COP sont le lieu de négociations politiques, mais aussi de colloques ou d’expositions, destinés à sensibiliser le public à la cause du réchauffement climatique. Outre les 197 parties ayant ratifié la convention-cadre, des représentants de collectivités territoriales, ainsi que des acteurs issus de la société civile (organisations, associations, citoyens, scientifiques…) participent également.
Le saviez-vous ?
Il existe aussi une conférence des parties pour la convention sur la diversité biologique (COP biodiversité). Cette convention a été inaugurée lors du Sommet de la terre de Rio de Janeiro (Brésil), en juin 1992. Cette COP se réunit tous les deux ans avec les États ayant ratifié la convention. En décembre 2022, la COP15 biodiversité a lieu à Montréal (Canada) et s’est conclue sur un accord historique visant à protéger au moins 30% des terres, zones côtières et des eaux intérieures d’ici 2030.
Lancée également à Rio en 1992, la convention des Nations unies lutte contre la désertification en pilotant une COP qui se réunit aussi tous les deux ans. Il s’agit de la COP15 désertification qui s'est tenue à Abidjan (Côte d'Ivoire) en mai 2022.
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