La Conférence Internationale pour le Climat se tiendra à Glasgow (Ecosse) du 1er au 12 novembre 2021. Malgré des circonstances particulièrement tendues, sur fond d’épidémie, les États du monde entier auront pour mission d’établir les conditions d’un engagement concret dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Des enjeux exceptionnels : un appel à réagir
Organisée en partenariat avec l’Italie, qui a accueilli en octobre à Milan une “pré-COP” sur la biodiversité, l’édition britannique devrait marquer un tournant. Avec une augmentation de la température terrestre de 1°C par rapport à l’ère pré-industrielle1, l’objectif est de contenir celle-ci en deçà des 2°C. Or, selon le rapport du GIEC publié à la mi-août, la planète se dirige vers un réchauffement climatique “alarmant”, directement lié “à l’activité humaine”. Malgré les efforts individuels et la tenue des Accords de Paris en 2015, la conclusion est sans appel. Pour le secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 45% d’ici 2030, et à 100% d’ici 2050 2. Un défi de taille que les États parties devront relever ensemble.
Lors de cette 26ème édition, ils devront donc présenter une seconde feuille de route - plus concrète- quant à la réduction des émissions de gaz à effets de serre, et renforcer au passage leurs ambitions. Des stratégies de développement bas-carbone doivent également être déployées par les Etats. En somme, un tour de vis est attendu de la part des instances gouvernementales, qui n’ont jusque-là pas respecté leurs engagements concernant la réduction des émissions (et pour cause : les Accords de Paris n’impliquent aucun mécanisme contraignant…). Si nous continuons sur cette voie, les +2,7°C seront atteints en 2100 3. Les 196 pays membres doivent d’une part revoir à la hausse leurs engagements nationaux pour que la somme corresponde aux objectifs fixés par l’Accord mondial, et d’autre part trouver les moyens de respecter leurs engagements. Des objectifs financiers, comme le financement du fonds vert sur le climat à hauteur de 100 milliards d’euros au lieu de 80, ou encore la compensation financière des dommages causés aux pays du Sud impactés par le changement climatique doivent également être au centre des discussions 4.
Chris LeBoutillier, Unsplash
Un événement international déjà critiqué en amont
La COP26 se tient aussi dans un contexte particulièrement pesant. La crise sanitaire est venue reporter la conférence onusienne, initialement prévue en novembre 2020. De plus, elle favorise pour certains un contexte inégalitaire. En septembre, 1500 ONG avaient appelé à la suspension de la COP26 du fait de l’accès retardé au vaccin pour les pays les plus pauvres. Jugeant de l’impossibilité de tenir une réunion “juste et inclusive”, les organisations inter-étatiques se prononçaient en faveur d’un report, demande rejetée. On sait déjà que certaines délégations ne pourront se rendre à Glasgow d’ici novembre.
Enfin ces derniers jours, l’activiste suédoise et organisatrice des marches pour le climat Greta Thunberg a pris la parole, après avoir lancé un appel au boycott en avril, avant de changer d’avis. Elle regrette l’inutilité d’une énième conférence qui selon elle, “n’amènera pas de grands changements”5.
Markus Spiske on Unsplash
Génératrice d’attentes pour un virage à 360°C, la réunion internationale devrait tout de même attirer les activistes du monde entier. Les deux dernières éditions avaient vu affluer des dizaines de milliers d’entre eux. Cette fois-ci, près de 150 000 personnes sont attendues à Glasgow d’ici le début du mois de novembre.
La Cop26 en 4 questions :
- Pourquoi 26 ? : C’est la 26ème édition de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique. Depuis 1995, le sommet international réunit tous les Etats signataires de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC). Cette 26ème édition aurait dû avoir lieu en novembre 2020, mais elle a été reportée en raison de la crise du coronavirus.
- Qui participe ? Les délégations des 197 parties signataires (dont 196 pays et l’Union Européenne) de la CNUCC.
- Qui sont les grands absents ? Vladimir Poutine (Russie) a annoncé ne pas s’y rendre. A quelques jours de l’événement, Xi-JinPing (Chine) n’a toujours pas confirmé sa présence, de même pour l’Inde et le Brésil.
- Quels enjeux ?
- Réhausser l’ambition climatique
- Rendre les règles d’application de l’Accord de Paris opérationnelles
- Mobiliser la finance climat et les 100 milliards d’euros pour le fonds vert
- Renforcer l’agenda de l’action (c’est-à-dire la coopération avec les organisations non-gouvernementales)