Meilleure amie des citadins, alternative au vélo et optimisatrice du temps de transport, la trottinette électrique est devenue l’un des modes de déplacement favoris des Français. Pratique, légère et rapide, elle est considérée comme faisant partie des “mobilités douces”, c’est à dire avec un impact moindre pour notre planète.
Mais la trottinette est-elle réellement écologique ? Le Kaba décrypte.
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En 3 ans à peine, la trottinette électrique est devenue le moyen de transport star des citadins ! Pour aller au bureau, pour retrouver des amis en soirée ou pour une virée shopping, la trottinette électrique est idéale pour les courts trajets. En plus d’être facilement transportable, elle emmène le voyageur d’un point A à un point B en un temps éclair.
Mais qu’appelle-t-on exactement “trottinette électrique” ?
Tout est dit dans son nom ;-) C’est une trottinette avec un moteur électrique. Le moteur permet à son utilisateur de le transporter jusqu’à son point d’arrivée à une vitesse pouvant atteindre 85 km/h, même si la vitesse maximale autorisée sur la voie publique est de 25 km/h. Les trottinettes électriques personnelles peuvent se recharger sur secteur à la maison, un peu comme un téléphone portable.
Consulter le comparatif des trottinettes électriques
Dans l’imaginaire collectif, les moyens de transport électriques sont “verts”. Pas d’essence ni de diesel pour avancer, donc pas d’émission massive de CO2. Certes. Mais, dans le cas de la trottinette, c’est la production même de l’engin qui est la plus polluante. Si - en plus de l’énergie pour le rechargement - on intègre l’extraction des métaux lourds, la production des pièces, de la batterie, le transport,… on estime qu’une trottinette électrique individuelle émet jusqu’à 60g équivalent CO2 par km parcouru.
Un chiffre qui monte à 150g pour les trottinettes électriques partagées en libre accès !
Le véritable impact des trottinettes électriques partagées
Pour ceux qui ne veulent pas investir dans une trottinette personnelle, il est en effet possible d’en louer, en “free-floating”, un peu partout dans les grandes villes, le temps de son trajet. Pour le meilleur… et pour le pire !
Paris, Toulouse, Marseille, Nantes, Lyon, Angers, Bordeaux, entre 2018 et 2019, les grandes villes ont été envahies par les trottinettes électriques en libre accès, des trottinettes « partagées » que chacun peut emprunter pour quelques euros. Une belle idée… sur le papier. Car malheureusement, à cause de leur surutilisation et de la mauvaise manipulation des usagers, leur durée de vie est bien moindre qu’une trottinette individuelle. Il faut sans cesse de nouvelles trottinettes fraîchement sorties d’usines pour alimenter les systèmes de location. Or, on l’a dit, c’est principalement la production de l’engin qui est la cause de l’empreinte carbone.
Selon un article du Point, les trottinettes électriques « partagées » auraient ainsi émis 13 000 tonnes de gaz à effet de serre supplémentaires à Paris par an.
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Réduire, réutiliser, recycler
La trottinette électrique serait donc à bannir ? La réponse est non, tout simplement parce qu’elle sera toujours une meilleure alternative que la voiture.
Mais à vous d'optimiser son utilisation ! Mieux vaut acheter une trottinette “personnelle” (quitte à tester d’abord en en empruntant une à un ami) et en prendre soin. Car plus vous la bichonnerez, plus longue sera son espérance de vie. Vous rentabilisez ainsi l’impact carbone de sa production.
Autre point très important le recyclage : en fin de vie, veillez à trouver un organisme qui la recycle. Face à l’afflux de ces nouvelles mobilités, une nouvelle filière de recyclage s’est créée avec des points de collecte partout en France.
VRAI ou FAUX ? On démêle info et intox sur les trottinettes électriques
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“Partager” sa trottinette électrique en la louant plutôt que d’en avoir une personnelle est un moyen de réduire son impact environnemental
FAUX. Les trottinettes électriques « free-floating » ont une durée de vie moyenne de 3750 kilomètres. Pour un engin qui est utilisé quotidiennement d’un bout à l’autre d’une grande ville, cela fait très peu. D’ailleurs, rien que si leur longévité montait à 5000 kilomètres à la sortie de l’usine, l’impact carbone de leur production serait largement réduit.
La trottinette électrique « personnelle » marque un point puisque sa durée de vie peut aller jusqu’à 15000 kilomètres, soit quatre fois plus.
Les citadins utilisent trop leur trottinette électrique
VRAI. La trottinette électrique remplace certains modes de transport polluants certes, mais elle a aussi créé des besoins inexistants jusqu’ici. Exemple : cet ami qui prend sa trottinette pour aller chercher le pain alors qu’il avait toujours fait le trajet à pied à la boulangerie.
Une étude relayée dans cet article du cabinet Carbone 4 démontre que dans 77% des cas, les trottinettes électriques remplacent des modes de déplacement actifs (marche à pied, métro, vélo) et moins carbonés que la trottinette.
À vous d’être raisonnable dans l‘utilisation, d’autant que les trottinettes causent de nombreux accidents, y compris sur les trottoirs.
Les véhicules électriques sont LA solution pour réduire la pollution
VRAI et FAUX. La trottinette n’émet que très peu de CO2 lors de son utilisation. Mais aujourd'hui l'électricité provient majoritairement d’énergies fossiles, sans oublier que la production de l’objet lui-même et sa batterie est très polluante.
Une option ? Recharger sa trottinette avec une énergie renouvelable en optant pour un fournisseur d’énergie verte.
Les batteries au lithium sont moins polluantes
VRAI. Une batterie au lithium pollue toujours moins qu’une batterie au plomb ou au nickel. Mais le lithium reste une ressource fossile avec un processus d’extraction polluant. Sans oublier l’importation car la plupart des gisements sont en Amérique du Sud.
Les batteries au lithium sont recyclables
VRAI. Il est même indispensable de les recycler ! Or on estime que seulement 1% des batteries au lithium sont recyclées à l’échelle mondiale. C’est trop peu ! Alors si vous craquez pour l’achat d’une trottinette, pensez-y lorsqu’elle aura rendu l’âme. Le recyclage est la clé pour réduire l’impact de cette nouvelle mobilité !