Comment choisir une assurance vie solidaire et responsable ?
Avec une collecte cumulée atteignant les 22 milliards d’euros depuis le 1er janvier 2021, l’assurance-vie bat des records en France. Ce pic vient confirmer une tendance déjà observée : l’assurance-vie demeure le placement préféré des Français, juste après le Livret A. Que ce soit pour investir dans l’immobilier, assurer sa retraite ou constituer un héritage, elle est réputée comme le moyen le plus fiable, rentable et sûr de placer son argent. Il est désormais possible d’investir ses économies dans des fonds dédiés à la protection de l’environnement. Comment être sûr que les investissements soient vraiment “verts” ? En aurez-vous pour votre argent ? Décryptage d’un potentiel pari gagnant-gagnant.
Investir dans la transition écologique
Après les banques éthiques ou les plateformes de financement participatif, voilà les assurances-vie éthiques ! Selon un rapport de l’IFOP publié en septembre 2021, 6 Français sur 10 accordent de l’importance aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements, et 37% d’entre eux ont déjà entendu parler de l’ISR (Investissement Socialement Responsable1.
Sur le marché de l’assurance, certains placements peuvent s’avérer opaques, voire inaccessibles au consommateur. L’UFC-Que-Choisir avertit d’ailleurs régulièrement les usagers, décrivant ce placement comme un potentiel “couteau-suisse” et mettant en garde contre ses “frais cachés2. En 2020, la CLCV (Association Nationale de défense des consommateurs et des usagers) montait elle aussi au créneau, demandant aux assurances “une plus grande transparence sur le fonctionnement des placements”3.
Une assurance-vie éthique, responsable, et éco-engagée… À des degrés divers, les assureurs proposent des fonds solidaires ou responsables, car c'est une obligation depuis 2020 pour tous les nouveaux contrats. Pour les plus engagés, de Goodvest à EthicVie, il s'est développé une offre de placements presque exclusivement verts ou solidaires. Une tendance que les banques traditionnelles n’ont pas manqué d’observer. Beaucoup d’entre elles proposent désormais des “forfaits green”.
Assurance-vie et écologie : les labels à suivre
Pour en comprendre les rouages, revenons un instant aux fondamentaux. Les placements d’une assurance-vie reposent sur deux socles : les fonds en euros (principalement des obligations sur les dettes des Etats ou des entreprises) et les unités de compte. Si les fonds en euros sont en théorie plus sûrs en termes de rendement, les unités de compte - également appelées ETF - sont celles qui laissent le plus de marge de manœuvre à l’épargnant. Il peut ainsi choisir un par un les investissements qu’il souhaite réaliser, de l’immobilier à la technologie… en passant par le développement durable. Pour les reconnaître, un label instauré en 2016 par le gouvernement à la suite de la COP21, l’ISR ('investissement socialement responsable).
Les unités de compte ISR prennent ainsi en considération des critères de développement durable dans leur construction, consacrant entre 5 et 10% de leur encours au financement d’entreprises solidaires reconnues d’utilité sociale ou à des associations. Au sein de l’UE, en mars 2021, 690 fonds étaient labellisés ISR, pour un total de 470 milliards d’euros d’encours (plus d’infos dans notre FAQ)4. Le label Greenfin, lancé par le Ministère de la Transition Écologique, labellise quant à lui les fonds verts centrés sur des projets de transition énergétique.
Comment choisir une assurance-vie solidaire et responsable ?
Si les deux labels permettent d’identifier avec certitude les placements responsables, verts et solidaires, il existe aussi de nombreux fonds non labellisés mais dont la philosophie d’investissement est très proche du label ISR en respectant les critères ESG (c’est-à-dire les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). On parle alors d’investissement responsable.
Au-delà des produits proposés, il est également possible aujourd’hui de regarder les stratégies globales menées par les assureurs, notamment en matière de responsabilité sociétale, d’investissements ou encours d’engagement actionnarial. Ces dernières années, nombre d’entre eux ont ainsi annoncé des engagements en faveur du désinvestissement des énergies fossiles, au premier rang desquelles le charbon. Vous pouvez ainsi financer un peu d’écologie, comme le recyclage des déchets, tout en soutenant l’insertion de personnes en situation de handicaps, par exemple.
Pour ceux qui souhaitent déléguer la tâche, la gestion pilotée (automatisée en fonction des critères de l’épargnant) est aussi une option. Un autre critère de décision peut enfin résider dans la possibilité de souscrire et gérer son contrat en ligne. Là où beaucoup proposent de commencer la souscription en ligne, seulement certains vous permettront d'aller jusqu'au bout sans parler à un conseiller (ou d'envoyer le contrat par La Poste). Mais ne vous inquiétez pas, le Kaba vous a préparé un comparatif des meilleures assurances-vie éthiques. Il n’y a plus qu’à comparer !
Choisir une assurance-vie éthique qui vous convienne peut prendre un certain temps de recherche et d’analyse. Attention aussi aux effets d’annonce… à l’heure où les assurances-vie éthiques ont le vent en poupe, certains assureurs n’hésitent pas à en faire un argument de vente, pas toujours justifié.
Vous vous assurez de jouer un rôle actif dans la transition écologique : savoir que vos économies sont réinvesties pour les causes environnementales fera du bien à votre portefeuille, à votre moral, et à la planète!