La noix de coco est citée partout, que ce soit pour son lait, sa crème, son huile et même son eau ! Pleine de bienfaits et avec un goût délicieusement exotique, c’est l’allié d’une alimentation équilibrée et savoureuse. Sa consommation a d’ailleurs explosé ces dernières années. Entre 2013 et 2018, le marché de la coco a augmenté de 150% ! Produite sous les tropiques, comme le chocolat ou le café, la noix de coco est-elle vraiment écolo ? Le Kaba a mené l’enquête !
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La noix de coco, des merveilles sous la coque
La noix de coco est de plus en plus cotée dans l’alimentation. Riche en fer, phosphore, potassium et magnésium, c’est un super allié santé. Riche en fibres, elle aide à la digestion, participe à limiter les carences et permettrait même la perte de poids grâce à une grande concentration en triglycérides à chaîne moyenne (TCM) un acide gras facile à absorber pour l’organisme. C’est aussi une excellente source de vitamines, B3, B5, et B6, mais aussi d’oligoéléments. Bref que de bonnes choses sous cette petite coque.
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La noix de coco sous toutes ses formes !
Le lait de coco : son goût est grandement apprécié en cuisine, obtenu à partir de la chair broyée et mélangée à de l’eau, on la retrouve dans diverses cuisines. Le lait de coco est particulièrement utilisé pour accompagner les currys en Inde, Thaïlande et dans les Antilles.
Les copeaux séchés et la chaire de coco : On utilise aussi ses copeaux ou la chaire séchée autant dans des plats salés que sucrés.
L’huile de coco : Récupérée à froid, elle conserve de nombreuses vertues. Dans la cosmétique maison, on l’utilise souvent pour ses propriétés très nourrissantes, elle est facilement absorbée par la peau.
L’huile de coco est purifiante et riche en acide A et E, elle est aussi très bonne pour les cheveux.
L’eau de coco : Elle combine beaucoup des bienfaits de la coco, énergisante, drainante, anti bactérienne, elle est recommandée pour les coups de mous, les infections urinaires et la perte de poids.
L’huile de coprah : obtenue par pression à chaud et raffinage, elle provient de la pulpe séchée de la noix de coco. Sans odeur, c’est un très bon agent émollient, d'où son utilisation privilégiée dans la saponification.
La fibre de coco : un peu moins connue que le reste du fruit, la fibre de coco est pourtant utile dans différents domaines. Ses fibres longues, riches en lignine et résistantes ont des propriétés intéressantes pour lutter contre l’érosion. Ces déchets de l’usage alimentaire de la coco servent beaucoup pour faire des géotextiles ou des capitonnages. Tout est bon dans la coco1 !
La coco, danger pour la biodiversité
Sa polyvalence et la consommation croissante de ce fruit en occident ont fait bondir sa production. La consommation en eau des palmiers est faible et les arbres vivent jusqu’à 40 ans. Aujourd’hui, 62 millions de kg de noix de coco sont produits mondialement et les fermes de cocotiers recouvrent 12,3 Millions d’hectares à travers le monde, dont la plupart sont situés en Indonésie et aux Philippines… Une production à l’autre bout du monde dont l’impact carbone n’est malheureusement pas neutre ! Pour répondre à la demande mondiale, de plus en plus de cocotiers sont plantés en Amérique du Sud2. Or l’importation de ces arbres pourrait perturber les écosystèmes locaux. Un autre point négatif de la culture croissante de la coco est l’augmentation de la monoculture du palmier et l'utilisation d’engrais pour pousser les vieux arbres à produire plus (naturellement les cocotiers n’ont pas besoin d’engrais). De plus, ces monocultures engendrent un risque de perte de la biodiversité et des différentes espèces de coco selon Roland Bourdeix, membre du CIRAD (centre de recherche agronomique)3. Les graines sont de moins en moins diverses et plus fragiles à certaines maladies comme la jaunisse. La coco est cultivé dans des écosystèmes riches avec des espèces endémiques, qu’on ne trouve nulle part ailleurs ; pourtant selon une étude publiée dans la revue Current biology, la culture de la coco affecterait plus de 20 espèces et la plantation de cocotiers pourrait présenter un danger pour une soixantaines d’espèces considérées comme menacées4. C’est plus que l’impact sur la biodiversité de l’huile de palme !
L’impact humain de la noix de coco
Une part de la production de coco provient de petits agriculteurs, la culture de cette plante n’est pas mécanisée et la récolte s’avère parfois dangereuse. Malgré l’augmentation de la demande, beaucoup n’arrivent pas à en vivre. En Inde, nombreux sont ceux qui se tournent plutôt vers la production de fruits exotiques ou vendent leurs terres. Le marché étant assez fluctuant, les petits producteurs ont du mal à suivre et beaucoup abandonnent. Beaucoup des produits de nos supermarchés sont issus de noix de cocos achetées à de grands conglomérats qui fonctionnent avec de gigantesques exploitations en monoculture. Avec la transformation des produits,et une concurrence à des tarifs toujours plus bas, les petits producteurs ne touchent qu’une infime partie du prix final. Sur une huile de coco vendue à 20$, la coco représente 14 centimes5. Pourtant ce sont les petits producteurs avec des exploitations combinant différentes cultures et des méthodes traditionnelles qui permettent de perpétuer une culture avec un impact moindre sur l’environnement.
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Des solutions pour une coco responsable
Mais pas de panique, tout cela ne veut pas dire qu’il faille stopper net la consommation de noix de coco ! Quand on sait que l’industrie laitière représente 18% des gaz à effet de serre mondiaux, les laits végétaux se présentent comme une réelle alternative. Même si comme le café, le chocolat ou les avocats, ces aliments viennent de loin et leur transport pollue. Il s’agit simplement de prendre conscience des impacts des transports et des plantations industrielles sur la biodiversité, afin de consommer en connaissance de cause. De plus, il existe des initiatives comme Livelihood Fonds pour soutenir les petits producteurs et les aider à cultiver les palmiers en limitant les impacts sur la biodiversité avec des cultures à étages qui combinent différentes plantations (café, cacao, patates douces, gingembre) afin de rendre les productions plus résilientes.
En tant que consommateur vous pouvez aussi agir en choisissant des produits bios et responsables, issus du commerce équitable.
Sources :
Erik Meijaard , Jesse. F. Abrams, Diego Juffe-Bignoli, Maria Voigt, Douglas Sheil, “Coconut oil, conservation and the conscientious consumer”.15 mars 2020, https://osf.io/preprints/socarxiv/du5tp/
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