Il pousse aux quatre coins du monde, s’adapte à tous les climats, s’utilise en décoration florale et les pandas en raffolent… nous avons nommé : le bambou ! Ce végétal remplace de plus en plus souvent le plastique dans nos produits de grande consommation et notamment les objets jetables. Pour le meilleur ou pour le pire ? Le Kaba décrypte.
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Exit les couverts en plastique gracieusement offerts par la boulangère. Elle vous donnera désormais des couverts en bambou. La vaisselle en carton du traiteur ? Idem ! La revoilà en bambou. Les manches de brosse à dents ? Hop, en bambou aussi.
Le bambou est partout. 100% naturel et biodégradable, ce matériau léger, facile à cultiver, et surtout compostable, remplace de plus en plus souvent le plastique, mais pas seulement. On peut même construire des échafaudages en bambou !
Aujourd’hui, l’Europe est le premier continent au monde à importer du bambou1. Il faut dire que l’interdiction en 2021 en France de la vaisselle jetable en plastique (gobelets, couverts, assiettes, pailles en plastique,...) a ouvert de nouvelles perspectives pour ce végétal. C’est jetable, certes, mais compostable et moins polluant que le plastique.
Le bambou a-t-il tout bon pour autant ? Pas si sûr….
Le bambou, alternative naturelle et compostable au plastique
Le bambou a bien des avantages…
Le bambou pousse vite et bien
Contrairement à un arbre, le bambou pousse rapidement, jusqu’à un mètre par jour sans dépendre d’engrais ou de produits phytosanitaires… En plus, il élimine les toxines, favorisant ainsi la régénération des sols en leur apportant de l’oxygène.
Le bambou pousse aussi en France
La plus grande bambouseraie d’Europe se trouve en France ! Et plus précisément à Anduze dans les Cévennes. Créée en 1856, elle s’étend sur 34 hectares et recense 200 variétés de bambous dont certaines pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de haut.
Le bambou capture du CO2 (et pas qu’un peu !)
Comme les arbres, le bambou capture du CO2 (jusqu’à 35% de plus que les arbres)2. En échange, il libère 30% d’oxygène en plus qu’un arbre classique, contribuant ainsi à limiter le réchauffement climatique.
Le bambou se composte
Et en le mélangeant avec d’autres déchets organiques (épluchures de fruits et légumes…), les feuilles de bambou vont se transformer en humus et permettront à vos sols de se maintenir sur la durée, en se décomposant intégralement.
Retrouvez nos astuces pour bien composter !
Le bambou remplace le plastique
Le plastique, c’est so années 2000 ! Léger et solide, le bambou peut remplacer le plastique pour de nombreux objets du quotidien : couverts jetables, gobelets, manches de brosse à dents, pinceaux,... Mais on trouve aussi du bambou dans nos vêtements (avec la viscose de bambou), pour le mobilier de jardin et même des sacs à main.
Et ça c’est une bonne nouvelle, car le plastique est fabriqué à partir de pétrole et sa fabrication est très émettrice de gaz à effet de serre.
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Et moi, je peux faire pousser du bambou ?
Oui, et ce à n’importe quel moment de l’année. Plantez vos tiges dans un sol humide et drainé.
Pour améliorer les chances de fertilité, l’utilisation du fumier conviendra parfaitement. Au début, les tiges de bambous supportent mieux la pénombre puis peuvent être exposées au soleil à mesure qu'elles grandissent. Ils peuvent être cultivés dans des bacs, à condition d’être bien arrosés en été pour éviter la sécheresse.
Enfin, afin de leur permettre de supporter l’hiver, il est conseillé de mettre le bambou en terre entre le mois de janvier et le mois de juin.
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Coup de bambou pour la planète !
Le bambou a de nombreux avantages et se présente comme une alternative intéressante au plastique. Mais il n’a pas que des atouts malheureusement…
Le bambou est une plante invasive
Ca c’est pour l'info jardinage. Méfiez-vous du bambou si vous en plantez chez vous. Cette plante est considérée comme “invasive” car ses racines étouffent les autres végétations (à l’instar du lierre).
Le bambou contribue à la déforestation
Second point négatif, et pas des moindres : la culture du bambou contribue à la déforestation, notamment en Asie, où des forêts ont été rasées pour leur faire de la place, au détriment de la biodiversité. Cependant, même le bambou en est victime. Près de 250 variétés de bambous sont menacées d’extinction car la déforestation limite progressivement leur terrain de vie3. Alors même que plusieurs espèces dépendent du bambou pour s’alimenter comme les pandas ou les lémuriens.
Le bambou vient de loin
Et oui, même s’il en pousse un peu en France, l’immense majorité du bambou est importé de Chine et du Japon, par voie maritime ou aérienne, ce qui pèse lourd sur l’empreinte carbone !
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Le bambou a besoin d’eau
Comme pour la plupart des plantes, le bambou a besoin d’eau, en grande quantité : pour se développer, un bambou a besoin de 2 à 6 litres d’eau par jour4 (en période sèche, sans vent ni pluie).
Le bambou reste le plus souvent du “jetable”
Couverts, contenants, assiettes, pailles... souvent le bambou est utilisé pour remplacer le plastique dans la fabrication d’objets jetables. Certes, le bambou est compostable et moins polluant que le plastique. Mais ça reste du jetable… et c’est là que le bât blesse.
Tous ces objets ont demandé de l’énergie pour être fabriqués et donc ont émis des gaz à effet de serre, il est donc dommage de les jeter si vite !
En clair, une alternative réutilisable aura toujours plus de bénéfices qu’un produit jetable, même en bambou.
Pour miser sur des alternatives durables et réutilisables plutôt que jetables, retrouvez plein d’idées sur lekaba.fr et nos comparatifs d’objets zéro déchet : gourdes, lunchbox, cotons, éponges, rasoirs… A vous de jouer !
Des labels pour mieux encadrer la production de bambou
Pour être sûr de consommer du bambou cultivés dans des conditions éthiques, suivez ces labels :
- Le label FSC : celui-ci se décline encore sous trois autres labels, qui prennent chacun en compte les aspects environnementaux, économiques et sociaux de la production de bambou : le label FSC “Recyclé”, le label “100% issu de forêts durablement gérées” et le label “issu de sources responsables”.
- Le label Rainforest : reconnaissable grâce à son logo représentant une grenouille verte, il s’assure de la préservation de la biodiversité, de la bonne gestion des exploitations et de la juste rémunération des producteurs.
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