algolia-logo
algolia-logo
burger menu

Vivre dans une Tiny House, un parti pris écologique ?

Claire Pian
Claire Pian
Publié le
Modifié le 3 janvier 2024
Les décryptages

Pour de plus en plus de français(es), habiter une Tiny House n’est plus une expérience insolite mais un mode de vie. D’une surface maximale de 30m2, ces micro-maisons mobiles incarnent le minimalisme et la « slow-consommation ».

© Nadège Bedos.

Quand « l’extérieur devient un peu son chez soi ». Originaire d’un village près de Carcassonne, Nadège Bedos a posé sa Tiny House dans la campagne occitane, à proximité des Corbières. « Avant je vivais proche de la ville. J’ai voulu revenir dans mon village natal ». Dans un jardin qui semble illimité, au milieu des moutons et des poules, trône fièrement sa micro-maison. Une bâtisse en bois surélevée par des roues, qui n’est ni une caravane ni un mobilhome. « Pour le moment, je suis sédentaire parce que mon garçon a besoin d’aller à l’école, mais j’aime l’idée de pouvoir partir quand je veux. ».

4.20 mètres de haut, 2.50 mètres de large. Au total, 17 mètres carré de surface habitable. Telle est l’envergure de la maison de cette diététicienne de 35 ans et de son fils de 7 ans. Au rez-de-chaussée, la pièce à vivre renferme cuisine et salon, et se distingue de la salle de bain. A l’étage, « une mezzanine pour moi, et l’autre est pour mon fils », précise Nadège. A propos des inconvénients de vivre dans un espace aussi confiné, elle n’en trouve que très peu. « Faire sécher son linge en hiver, oui ça peut être compliqué. Recevoir du monde aussi, logiquement ».

Découvrez le home-tour vidéo de la Tiny House de Nadège en bas de cet article.

© Nadège Bedos.

Avant d’habiter cette Tiny House, elle était propriétaire d’une maison « conventionnelle », selon ses termes. « J’aurais pu vendre ma maison et en acheter une plus petite, mais je me suis demandée si j’avais vraiment envie de vivre au même endroit pendant 20 ans ». Prête à être remorquée quand Nadège le décidera, sa Tiny House lui assure une totale liberté de mouvements.

Des matériaux à l'approche minimalistre, la Tiny House répond souvent à une prise de conscience écologique

C’est en 2020 que la jeune femme et son fils y emménagent, « deux jours avant le confinement », se souvient-elle. C’est à une petite entreprise ariégeoise qu’elle avait envoyé ses plans, et qui lui a permis de concrétiser ce projet de vie. Un an plus tôt, elle avait découvert le concept en visionnant le documentaire Les minimalistes : Moins, maintenant. « J’avais déjà commencé ma transition écologique personnelle. Mais ça m’a conforté dans l’idée que je souhaitais moins consommer, adopter un mode de vie zéro déchet, arrêter la viande … et déménager ! ».

Pour Sébastien Cloarec, fabricant de Tiny Houses à l’Atelier des Branchés, cette démarche est celle de nombreux clients : « Il y a une vraie volonté de réduire son impact, avoir uniquement de l’espace utile. Par ses matériaux et la démarche, la Tiny House est écologique ». Dans cette entreprise rennaise, on fabrique le squelette des mini-maisons avec du bois breton, l’isolation est vendéenne, faite à partir de lin, de chanvre locaux et biologiques, et de coton.

D’une surface maximale de 30m2, ces micro-habitats déplaçables ont l’avantage de peu consommer. En chauffage notamment. « C’est la grosse dépense dans les maisons traditionnelles. Dans une Tiny House, cette consommation est dérisoire ». Nadège confirme : « Grâce aux nombreuses fenêtres, dès qu’il y a du soleil, la maison chauffe très bien ». Aussi, selon elle, le peu d’espace évite toute tentation de stocker. “Cela nous empêche d’acheter tout et n’importe quoi”.

Tiny House : micro-phénomène ou mouvement de fond ?

En opposition au gigantisme et à la société de consommation, les premières Tiny Houses ont vu le jour aux Etats-Unis. C’est courant 2010 que les premières micro-maisons sont apparues sur le sol français, selon « le site de référence des passionnés » matinyhouse.com. Aujourd’hui, le phénomène ne faiblit pas. De plus en plus d’entreprises s’intéressent à ce marché, et la clientèle se diversifie. « Les couples de jeunes adultes aiment l’idée de pouvoir rester mobiles au cas où ils changeraient de travail. On a aussi beaucoup de parents divorcés avec un enfant, et de retraités ne souhaitant pas être esclaves d’une grande maison » explique le fabricant.
« Vivre resserré au milieu de la nature, c’est un mode de vie qui ne peut pas convenir à tout le monde. Ça restera un marché de niche, mais ce n’est pas un effet de mode pour autant », estime Sébastien Cloarec. Selon lui, le phénomène tend à toucher de plus de plus de personnes désireuses de se reconnecter à l’essentiel, de s’éloigner de l’urbain et de consommer moins. Depuis qu’elle vit dans sa Tiny House, Nadège se voit mal vivre autrement « Je me vois habiter ici le plus longtemps possible. Mis à part si je me mets en couple et qu’on souhaite agrandir la famille. Parce que vivre à plus de 3 personnes ici, ce serait trop compliqué ».

Partager cet article :