Les vernis à ongles bio

Les vernis à petit prix peuvent coûter cher à votre santé 

C’est vrai qu’il est agréable de pouvoir changer la couleur de ses ongles au gré de ses envies, de sa tenue ou de son humeur. Pour agrandir leur collection à peu de frais, beaucoup ont pris l’habitude de dévaliser les rayons de la grande distribution ou les boutiques discount. Mais cette petite addiction peut avoir de grosses conséquences sur la santé.

Vous aussi, vous avez toujours trouvé désagréable l’odeur du vernis à ongles ? Rien d’anormal. Dans la plupart des flacons du marché cohabitent un nombre élevé de substances toxiques. L’objectif de ces ingrédients issus de la pétrochimie étant de répondre à la demande des consommateurs et consommatrices, à savoir : plus de brillance, plus longue tenue, pas d’assèchement dans le pot et disparition rapide sous le dissolvant. 

Dans le “meilleur” des cas, ces substances controversées peuvent être allergisantes et irritantes, comme l’est le colophane¹. Dans le pire en revanche, le toluène peut atteindre vos voies respiratoires², perturber votre cerveau et peut engager la vie du foetus si une femme enceinte s’y expose. Entre autres perturbateurs endocriniens et neurotoxiques, le Formaldéhyde³, de la famille des Composés Organiques Volatils, est reconnu depuis 2004 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme étant cancérogène. Même combat pour l’allié du vernis, le dissolvant avec acétone, qui fragilise l’ongle et peut à terme être dangereux pour la santé de ses utilisateurs réguliers.

Un produit jeté, mais jamais fini

Et puisque les vernis sont aussi des cosmétiques, ces produits ne sont pas exempts des problèmes de suremballage. Selon une étude Ipsos pour Eco Emballages,  75 000 tonnes d’emballages de produits cosmétiques et d’hygiène sont jetés tous les ans. Il est encore fréquent de trouver des vernis à ongles emballés dans du plastique sur les étalages, ornés parfois d’autres étiquettes plastiques … Autre problème : très souvent jeté avant d’être vide, le flacon en verre qui pourrait être recyclé se retrouve généralement dans la poubelle classique, malgré la présence de substances toxiques.

Et l’impact du vernis à ongles sur l’environnement s’aggrave encore lorsqu’il faut le retirer. Une lutte acharnée contre les trois couches de produit s’engage, et les cotons imbibés de dissolvant pleuvent. Heureusement, il existe aujourd’hui des alternatives qui produisent moins de déchets tel que le bain dissolvant. Il n’y a qu’à tourner ses doigts dans la mousse, et le tour est joué. Et puis pour éviter d’avoir à se débarrasser d’une dizaine de cotons sales, pourquoi ne pas opter pour des cotons réutilisables ?

Stop aux substances pétrochimiques dans nos vernis à ongles

Fort heureusement, des marques de cosmétiques s’engagent aujourd’hui à réduire l’impact nocif du vernis à ongles sur la santé des consommateurs. Aussi, on remarque que certaines enseignes font apparaître comme argument de vente le “6-Free”, “10-Free”, jusqu’au “12-Free”. Cette appellation correspond au nombre de substances toxiques que ne contiennent pas leurs produits. Par exemple, un vernis “6-Free” est formulé sans toluène, dibutylphtalate (DBP), formaldéhyde, camphre synthétique, xylène, résine de formaldéhyde. 

À la place, on observe que de plus en plus d’entreprises substituent ces substances controversées par des ingrédients d’origine végétale tels que le silicium, l’huile de ricin, la pomme de terre, le blé, le maïs ou le manioc. Niveau dissolvant, exit l’acétone, certaines marques développent des bouteilles biosourcées à 100%, composées d’huile d’amande douce par exemple.