Laisser sa voiture au garage et prendre son vélo au quotidien, ou de manière occasionnelle, permet de limiter ses émissions de CO2 et de réduire la pollution de l’air. Pour encourager cette pratique, le gouvernement a présenté il y a quelques jours son nouveau plan vélo. Quel impact pour les cyclistes ? On décrypte !
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“À Paris, à vélo, on dépasse les autos, à vélo dans Paris, on dépasse les taxis”, chantait Joe Dassin en 1972. Ce n’est un secret pour personne : en termes de rapidité, le vélo, dans la capitale comme ailleurs, est souvent un gain de temps car on évite les embouteillages. Mais ce n’est pas tout ! Le vélo n’émet pas de gaz à effet de serre contrairement à la voiture. Ou de façon marginale quand il s’agit d’un vélo à assistance électrique qui nécessite d’être recharger.
Pour vous en convaincre, n’hésitez pas à faire des simulations sur le site de l’Ademe qui vous donnera le niveau de pollution de votre trajet, selon le mode de transport. On découvre par exemple qu’un trajet de 12 km pour relier Meudon à Paris Montparnasse, émet 1,1 kg de CO2 en bus, 2,1 kg de CO2 en voiture (avec un moteur thermique) et 0 kg en vélo (0,08 kg en vélo avec assistance électrique).
Bref, il est temps qu’un maximum de Français(es) prenne son vélo et laisse la voiture au garage !
C’est bien l’objectif du gouvernement qui a dévoilé le 5 mai dernier son Plan Vélo. Un plan axé sur le développement de la pratique cycliste afin de la rendre accessible à tous, de la construction de pistes supplémentaires à la formation des écoliers, sans oublier les aides à l’achat.
Voici ce qu’il faut retenir de ce plan “Vélo & Marche 2023-2027”.
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Des pistes cyclables, de la sécurité et des aides
Après avoir investi dans le déploiement de 57 000 km de pistes cyclables l’an dernier, le gouvernement prévoit de mettre les bouchées doubles et d'aménager, d’ici 2027 (année de la fin du plan vélo & marche), 80 000 km de voies cyclables sécurisées. De quoi donner envie d’enfourcher un deux-roues en toute sérénité !
Autre innovation : des repose-pieds seront installés sur les véloroutes en bord de chaussée lors des arrêts au feu rouge. Un décalage du passage au feu vert sera également mis en place, afin que les vélos puissent reprendre de la vitesse et libérer la route avant que les voitures ne démarrent. Sans oublier la signalisation avec l’installation de luminaires oranges et rouges permettant aux automobilistes de savoir quand les cyclistes s’arrêtent ou changent de direction.
Ces mesures visent à renforcer la sécurité des cyclistes et à limiter les accidents liés aux accrochages entre les véhicules.
Rouler, c’est une première étape. Mais une fois arrivé à destination, où garer son vélo ?
Comment lutter contre le vol de vélos ?
Grâce au système de marquage, obligatoire pour les vélos neufs depuis le 1er janvier 2021, qui recense 4 millions de vélos enregistrés, 20 000 signalements pour vol ont pu être effectués et 10% de cycles ont pu être retrouvés.
Ce dispositif rassemble les vélos dans un Fichier national unique des cycles identifiés (Fnuci). Le gouvernement souhaite atteindre 13 millions de vélos immatriculés d’ici 2027.
D’autre part, une convention a été signée entre les Ministère des Transports, de l’Intérieur et l’APIC (Association de Promotion et d’Identification des Cycles et des mobilités actives) afin d’accentuer la lutte contre le vol de vélo.
Mieux encore, une directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments, actuellement en cours de révision, va contribuer au développement d’emplacements de stationnement sécurisés dans les immeubles neufs (résidentiels ou non).
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Et pour acheter un vélo, comment ça se passe ?
Acheter un vélo neuf nécessite un budget non négligeable. Quelques alternatives et bons plans à connaître…
- Vous pouvez opter pour la location longue durée plutôt que pour l’achat.
- Vous pouvez également choisir d’acheter un vélo reconditionné plutôt que neuf.
- Neuf ou reconditionné, vous êtes peut-être éligible aux aides mises en place par le gouvernement ou par votre région
- Enfin, si vous avez déjà un vélo “classique”, pensez au kit de conversion à monter soi-même !
Ce qui change avec ce Plan Vélo, c’est que désormais, les ménages pourront prétendre à des aides s’élevant jusqu’à 2000 euros1, en fonction de leurs revenus et du prix d’achat du vélo, qu’il soit neuf ou d’occasion.
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Et la réparation dans tout ça ?
Hé oui, le vélo c’est bien beau mais comme tout appareil, ça tombe aussi en panne : chaîne qui déraille, pneus dégonflés, batterie qui lâche… Alors comment faire réparer sans vélo sans que cela coûte un bras ?
Dans son Plan Vélo, le gouvernement a annoncé le déblocage de 100 millions d’euros pour les cinq ans à venir, qui serviront à financer la réparation des vélos grâce à des bonus sur les équipements, les pièces détachées et les ateliers de réparation agréés.2
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Quelles sont les autres mesures du Plan Vélo ?
Après la sécurité et l’aide au financement, l’autre objectif principal de ce plan vélo, ex-aequo avec l’objectif de le rendre accessible à tous, c’est bien évidemment de développer le cyclotourisme comme moyen de transport neutre en carbone.
Une adaptation du code de la route sera notamment expérimentée avec l’autorisation temporaire pour les cyclistes de doubler par la droite. Néanmoins, cette manœuvre restera interdite pour les véhicules arborant un autocollant “angle mort”.
Enfin, les écoliers bénéficieront d’une formation sur le temps scolaire, visant à leur apprendre le vélo et à les sensibiliser, grâce au dispositif “Savoir rouler à vélo”. L’objectif ? Que 850 000 enfants soient formés chaque année, avant la fin de l’école primaire.3
D’après la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) : « L'éducation à la mobilité à vélo est essentielle pour transformer les pratiques de déplacements, favoriser l'autonomie des enfants et réduire les inégalités face à la mobilité ».