À partir de mai 2025, la consigne des emballages en verre sera testée dans quatre régions françaises. Un dispositif destiné à favoriser le réemploi et à réduire notre impact environnemental. Découvrez comment cette expérimentation va fonctionner et en quoi la consigne peut changer nos habitudes de consommation.
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La loi Agec sur l'économie circulaire de février 2020 prévoit que 10% des emballages soient réemployés d'ici à 2027. Nous en sommes bien loin… Si le recyclage se développe, le réemploi des contenants, lui, est estimé à moins de 1% en France1. Car il faut bien distinguer ces 2 notions. Le réemploi consiste à récupérer des objets avant qu’ils ne soient jetés pour leur donner une seconde vie, et leur éviter de devenir des déchets, même recyclés. Et oui - rappelons-le - le meilleur déchet est celui qui n’existe pas.
Pour tenter d’atteindre cet objectif de 10% de réemploi en 2027, le gouvernement a décidé de relancer un système ancien mais efficace : la consigne des emballages en verre. Largement utilisée jusqu’aux années 1980 et encore en vigueur dans de nombreux pays comme l’Allemagne, la consigne pourrait donc faire son grand retour dans nos vies quotidiennes. Une expérimentation débutera dans 4 régions françaises en mai 2025.
Expérimentation : quand, où et comment cela va-t-il se passer ?
Les quatre régions sélectionnées pour cette phase de test sont la Bretagne, la Normandie, les Pays de la Loire et les Hauts-de-France. Ces territoires ont été choisis de manière stratégique en raison de leur engagement historique dans le tri sélectif et leur capacité à adopter des éco-gestes au quotidien. Le projet vise, dans un premier temps, à tester la faisabilité et l'efficacité du dispositif sur un échantillon de 16 millions de Français avant une généralisation à plus grande échelle.
L’expérimentation est prévue pour débuter en mai 2025. Le système de consigne concernera plusieurs types de produits, comme les bouteilles de bière, de jus de fruits et les bocaux alimentaires. Ces emballages seront standardisés et réemployables, conçus pour être lavés et réutilisés plusieurs fois avant leur recyclage final. Les consommateurs achèteront ces produits dans leurs grandes surfaces habituelles, et après utilisation, ils pourront rapporter les emballages consignés dans des points de collecte. Selon Célia Rennesson, directrice de l’association Réseau Vrac et Réemploi interrogée sur France Info en août dernier, “la consigne en verre sera expérimentée dans plus de 1.000 hypermarchés, supermarchés et magasins bio".
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La production des premiers emballages consignés débutera dès octobre 2024. Lorsque le consommateur rapportera ces bouteilles ou bocaux vides, il recevra un montant de consigne, qui devrait varier entre 20 et 30 centimes d’euro selon le type de produit. Le montant exact sera fixé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avant le lancement officiel.
Si l’expérimentation est concluante, l’initiative sera généralisée, avec la volonté de réduire drastiquement les déchets et d’encourager les pratiques de réemploi.
Qu’est-ce qui va changer pour les consommateurs ?
Au total, avec cette expérimentation, "16 millions de Français pourront acheter des produits de grande consommation dans des emballages réemployables", annonce l'éco-organisme Citeo.
Ces 16 millions de Français vont devoir peu à peu changer leurs habitudes… ou retrouver leurs anciennes habitudes pour ceux qui ont connu la consigne avant qu’elle ne disparaisse.
Cela demandera sans doute un temps de calage pour faire évoluer les habitudes quotidiennes : penser à stocker les bouteilles et bocaux vides après usage, à les prendre lors du prochain passage en magasin, à les déposer sur place... Toutefois, le système se veut simple et incitatif. La somme restituée pourra être déduite lors des prochaines courses, allégeant ainsi le coût pour les consommateurs tout en participant à un geste écologique.
Les avantages écologiques de la consigne
Le système de consigne permet de réduire sensiblement les déchets en réutilisant les bouteilles et bocaux plusieurs fois avant leur recyclage final. Mais avec l’arrivée du plastique et de la mode du tout jetable, la consigne a progressivement été abandonnée au profit des emballages à usage unique, plus pratiques mais bien plus polluants.
Pourtant, réutiliser une bouteille en verre est beaucoup moins énergivore que de la recycler ou de fabriquer de nouvelles bouteilles. Cela permet également de diminuer la consommation de matières premières et de réduire les émissions de CO2. La mise en place de la consigne pourrait donc non seulement limiter l’impact environnemental des emballages, mais aussi stimuler la création d'emplois liés à la collecte, au nettoyage et à la réutilisation des contenants.
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Pour les consommateurs, cela représente une opportunité de participer à une démarche responsable et d’adopter de nouveaux réflexes au quotidien. Si l’expérimentation s’avère concluante, elle marquera une avancée importante dans la lutte contre les déchets à usage unique, tout en réintroduisant un geste simple et efficace, ancré dans l’histoire de la consommation française. Alors, prêts à rapporter vos bouteilles et bocaux pour une planète plus propre ?
1.Réseau Vrac et Réemploi
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