À l’heure de la 6e extinction de masse et du dérèglement climatique, nous savons qu’une partie de la solution passe par la végétalisation de notre alimentation. Pour s’en convaincre, rien de tel qu’un ingrédient fétiche comme le pois chiche ! Exemplaire de sobriété, bon pour les sols et la santé, économique, polyvalent et pas compliqué, il se cuisine sous de multiples formes. Même son jus de cuisson est un trésor. Bref, le pois chiche, c’est un programme politique à lui tout seul !
Vous souhaitez en savoir plus sur ce légume sec providentiel ? Le Kaba vous explique les formidables pouvoirs du pois chiche et toutes les bonnes raisons de l’intégrer dans votre quotidien culinaire.
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Le pois chiche : petit mais costaud
Une culture exemplaire
Le pois chiche a été domestiqué il y a plusieurs milliers d’années. Sa culture s’est répandue dans le sud de l’Europe et tout autour du bassin méditerranéen, au Mexique, en Australie et surtout en Inde. Car, comme son nom l’indique, le pois chiche a fait vœu de pauvreté : il s’accommode des terres ingrates, boudées des autres cultures. Cette légumineuse - comme les lentilles, les fèves et les haricots - est un engrais vert doué de la faculté de capter dans l’air l’azote dont elle a besoin pour croître. Exit les engrais azotés responsables de la pollution des sols et des nappes phréatiques ! Pas besoin non plus d’insecticides, car le plant de pois chiche sécrète de l’acide malique, une substance répulsive pour les insectes. Enfin, et surtout, inutile de l’arroser, le pois chiche est plus sobre qu’un chameau !
Vous l’aurez compris, la culture du pois chiche se situe aux antipodes de l’élevage. Ce dernier constitue la première cause de déforestation et requiert la culture intensive de fourrages (maïs, soja…) à grand renfort d’eau et de produits phytosanitaires. Si l’empreinte carbone d’un kilo de bœuf peut aller jusqu’à 60 kg d’équivalent CO2, celle d’un kilo de pois chiches est proche de zéro, réduite à son éventuel emballage et à son transport. Bonne nouvelle : la culture du pois chiche se déploie en France et il est aisé d’en trouver bio et en vrac !
Les bienfaits nutritionnels du pois chiche
Les bienfaits des pois chiches ne s’arrêtent pas à l’écologie. D’un point de vue nutritionnel, ils sont une excellente source de protéines végétales. En effet, une portion de 100 grammes de pois chiches secs contient environ 25 grammes de protéines, l’équivalent de la viande de canard par exemple. À déguster accompagné de céréales (couscous, riz, boulgour, pain turc…) pour obtenir un plat végétarien parfaitement équilibré en acides aminés essentiels et synthétiser ainsi les protéines nécessaires à l’organisme. Les pois chiches sont aussi riches en glucides complexes, un atout pour l'organisme, en vitamines B, C et en fibres.
Comment cuisiner le pois chiche ?
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La cuisson des grains de pois chiches
Ce légume sec requiert un trempage d’une douzaine d’heures dans un grand volume d’eau. Jetez l’eau de trempage et cuisez les pois chiches une bonne une heure et demie dans une grande marmite d’eau avec 1 c. à s. de bicarbonate de soude pour les attendrir et les rendre plus digestes. À ce propos, introduisez progressivement le pois chiche dans votre alimentation pour éviter les désagréments intestinaux qu’on lui reproche parfois.
N’hésitez pas à en préparer en grande quantité. Conservez-les une bonne semaine dans une boîte hermétique au frigo ou congelez-les en petites portions. Vous pouvez aussi avoir de côté un bocal de pois chiches en conserve pour pallier les imprévus.
Avec un kilo de pois chiches secs, vous réaliserez une grande variété de plats de l’apéro au dessert !
Le pois chiche à l’apéro
Le pois chiche réduit en purée, additionné de tahin et d’épices est évidemment à la base du fameux houmous libanais, qu’on ne présente plus, et de ses multiples variantes : au poivron, à la betterave, etc. Mélangé avec de l’huile d’olive, du sel, du poivre et les épices (paprika, cumin…) puis grillé au four, il remplace aussi les cacahuètes en version plus saine et plus écolo !
La recette du houmous maison
Il vous faudra :
- 280g de pois chiches (en boîte ou secs que vous ferez cuire)
- 3 cuillères à soupe d'huile d'olive
- 2 cuillères à soupe de tahini
- une gousse d'ail
- le jus d'un citron
- sel, poivre, graines de sésame, coriandre,… selon vos goûts.
Mixez le tout jusqu'à atteindre la texture souhaitée (il est possible de rajouter un peu d'eau si vous trouvez le mélange pas assez onctueux). C'est prêt !
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Le pois chiche en entrée et en plat principal
Avec le plat chiche, on voyage sans exploser son empreinte carbone ! Ingrédient phare de la cuisine du Maghreb, il est délicieux en salade, avec de l’huile d’olive, du citron, de la coriandre, de l’oignon frais et du cumin, mais aussi, des tomates, des concombres, des olives…Il est aussi l’ingrédient indispensable du couscous évidemment veggie pour la circonstance ! En soupe, on le retrouve dans la chorba végétarienne, marié avec des légumes, des épices et des herbes fraîches. Direction l’Inde cette fois pour remplacer les lentilles corail dans le fameux dhal avec du lait de coco, du gingembre et du curry. Plus généralement, le pois chiche se décline en ragoût, avec tous les légumes et à toutes les sauces : bouillons, coulis de tomate etc. Quant au falafel, cette boulette frite originaire du Moyen-Orient, ses délicieuses saveurs font consensus auprès des végans comme des viandards. N’hésitez pas à le détourner pour composer des burgers végétaux, sains et gourmands à souhait !
Cuisiner la farine de pois chiche
La farine de pois chiche est à la base de nombreuses recettes méditerranéennes, plus ou moins cousines, comme la garantita algérienne, la farinata italienne, la socca niçoise, la cade toulonnaise ou la délicieuse panisse marseillaise. Cette dernière s’achète toute faite un peu partout en France, même si elle peut facilement se préparer à la maison. Faites-la frire ou grillez-la au four, à la poêle ou en brochette au barbecue et servez-la accompagnée de légumes. Mélangée avec de l’eau et de l’huile d’olive, la farine de pois chiche remplace avantageusement les œufs dans quantité de recettes, y compris pour confectionner de délicieuses omelettes végétales ! Version sucrée, goûtez à la tamina, cette douceur algérienne à base de farine de pois chiches, de miel et d’eau de rose.
L’aquafaba : l’eau de fève zéro gaspi
Dans le pois chiche, rien ne se perd, tout se transforme, y compris son incroyable eau de cuisson : l’aquafaba. Cette « eau de fève » est composée de 90 % d’eau et de 10 % de protéines végétales, dont l’albumine. L’aquafaba se monte donc en neige comme du blanc d’œuf et permet la réalisation non seulement d’une mousse au chocolat bluffante, mais aussi de meringues et de desserts aux fruits, aériens comme des nuages ! Ainsi cette sublime mousse de fomico à la fraise de la cheffe pâtissière végane, Linda Vongdara.
Vous pouvez utiliser le jus issu du bocal de vos légumineuses ou bien récupérer tout simplement votre eau cuisson, à condition de bien la faire réduire pour qu’elle atteigne une texture aussi visqueuse que du blanc d’œuf.
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On vous l’avait bien dit, malgré sa modestie le pois chiche est un super héros ! Si les pommes ont - paraît-il - fait élire un président de la République, imaginez donc ce que le pois chiche pourrait faire pour le monde !
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