La Loi Climat et Résilience adoptée en juillet dernier a rendu obligatoire des formations à l'éco-conduite pour certains automobilistes professionnels. L’organisme national de formation à l’éco-conduite Nouvelle Route a détaillé au Kaba les bienfaits d’une conduite plus responsable et partagé quelques conseils.
© Rudy and Peter Skitterians de Pixabay
“Contrairement aux préjugés, l’éco-conduite est active et dynamique", martèle Olivier Duvert, président de Nouvelle Route, un organisme national de formation à l’éco-conduite. Encore trop peu mise en avant lors de l’examen du permis de conduire, l’apprentissage de cette technique visant à réduire les rejets polluants de son véhicule pourrait bien devenir obligatoire. Pour les automobilistes employés par l’État, les collectivités locales et certaines entreprises privées, depuis l’adoption de la Loi Climat et Résilience1, elle l’est déjà.
“C’est une préoccupation qui tend aussi à se démocratiser chez les particuliers” souligne Olivier Duvert. En France, se former à l’éco-conduite ne demande qu’une demi-journée de cours théorique, et une heure de conduite en individuel. À terme, ces nouvelles habitudes sur la route permettraient de réduire “de 15%, en moyenne, ses rejets polluants”, selon Nouvelle Route.
Comment devenir “éco-conducteur” ?
L’achat d’une voiture électrique n’est pas accessible à tous, heureusement il existe diverses techniques pour rendre son véhicule thermique moins polluant. Pour Smolders et Kampman, qui ont théorisé ce principe en 2006, l’éco-conduite consiste à “faire tourner le moteur à bas régime et à maintenir une conduite souple et une vitesse stable en évitant au possible les accélérations et les freinages brutaux.”.
L’enjeu étant de “chercher l’utilisation optimale du moteur”, souligne Olivier Duvert.
Concrètement, cela se traduit par l’adoption de gestes simples, comme l’accélération dite franche. “Contrairement aux idées reçues, il vaut mieux accélérer vivement afin de passer son rapport plus tôt, pour pouvoir ensuite stabiliser sa vitesse », explique le président de Nouvelle Route. Cette technique vise à endiguer les enchaînements d’accélérations puis de freinages, très consommateurs. En parallèle, il est recommandé d’activer son régulateur de vitesse, si possible. L’autre principe fondamental de l’éco-conduite, c’est l’anticipation : “Il faut se préparer à la circulation, aux reliefs. Quand on arrive à un feu rouge, on cesse d’accélérer très tôt pour éviter de freiner au dernier moment”, détaille Olivier Duvert.
Découvrez notre guide d'achat des voitures électriques
© Darius Krause de Pexels
“L’éco-conduite n’est pas une conduite de grand-père”
Conduire éco-responsablement, c’est conduire lentement ? C’est un grand “non”, selon Nouvelle route. “L’éco-conduite n’est pas une conduite de grand-père. En réalité, les éco-conducteurs conduisent en moyenne plus vite que les autres, puisque leur vitesse est plus stable”. Adopter une éco-conduite favoriserait l’encrassement du moteur ? Toujours pas. “C’est une autre idée reçue que l’on tend à combattre avec nos formations”.
Dû à la faible communication sur le sujet, l’éco-conduite est encore victime de préjugés. “Parfois en formation, certaines personnes ont encore du mal à croire que l’éco-conduite a un impact. Pourtant, les bienfaits sont aujourd’hui prouvés”. En Suisse, c’est d’ailleurs obligatoire. Les personnes qui obtiennent le permis sont priées de revenir l’année suivante pour être formées à l’éco-conduite. Idem en Allemagne2.
© Kampus Production de Pexels
Un gain à tous les niveaux
Si adopter une éco-conduite permettrait de réduire de 15% ses rejets polluants, ce n’est pas son seul mérite. “Un automobiliste qui parcourt 20 000 km sur une année va économiser près de 800 euros”. Cela s’explique par une consommation en carburant amoindrie ainsi qu’une usure des pneus et des freins plus lente. Favorisant une meilleure anticipation ainsi qu’une plus grande attention à son environnement, l’éco-conduite réduirait aussi le taux d’accidentalité.
Mais l’éco-conduite ne peut être efficace sans un entretien soigné de sa voiture. Pour Nouvelle Route, bien choisir son moteur est un comportement qui peut aussi faire la différence. “Sur une voiture standard, il vaut mieux choisir un moteur plus puissant qui entraînera plus facilement le véhicule”.
Pour l’heure, l’éco-conduite doit encore se démocratiser, mais Olivier Duvert est confiant. “Les jeunes qui passent le permis aujourd’hui sont de bien meilleurs éco-conducteurs que des automobilistes de 50 ans”.