Tencel, Econyl, Modal… Nous connaissons ces mots pour les avoir lus sur les étiquettes de nos vêtements. Mais que cachent-ils ? Ces textiles dits “innovants” sont-ils vraiment écologiques ?
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En alternatives aux matières naturelles pas toujours écologiques (coucou le coton) et aux matières synthétiques qui polluent (coucou les micro-particules), l’industrie de la mode propose de plus en plus de matières dites innovantes. Mais comment savoir quel textile a le moins d’impact environnemental et comment adopter une garde-robe vraiment écolo ?
Le Kaba a décrypté pour vous les secrets de ces textiles cellulosiques et recyclés.
Pssst…. Si vous voulez aussi tout savoir sur les labels, c’est par ici.
1.Les matières cellulosiques
Derrière ce mot compliqué se cache une idée très simple, ce sont des fibres issues de la cellulose, c'est-à-dire l’enveloppe des cellules végétales. Celles-ci sont ensuite transformées en fibre par des procédés chimiques afin de pouvoir être tissées. Ces matières sont donc issues du végétal mais subissent des traitements chimiques, parfois dangereux pour l’environnement (et parfois moins), afin de créer des fibres, appelées “fibres cellulosiques artificielles” ou “fibres cellulosiques régénérées”.
Le Tencel, apparu dans les années 90, devient de plus en plus courant dans nos armoires. C’est une fibre cellulosique qui a de beaux jours devant elle, créée par la société Lenzing. Sa production en circuit fermé et sans produits trop dangereux limite l’impact de la production sur l'environnement.
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La viscose a été inventée au 19ème siècle comme une alternative à la soie qui est chère et complexe à produire. Elle est douce et légère, d'où son nom de “soie artificielle”. Issue de la cellulose des arbres, c’est aussi une fibre cellulosique mais son procédé de fabrication nécessite l’usage de produits chimiques et de beaucoup d’eau, ce qui pollue l'environnement et est une des sources de déforestation5.
Tencel Lyocell:
Fabriqué à partir de fibres d’eucalyptus ou de feuillus, aujourd’hui majoritairement produit par Lenzing. Sa production se fait en circuit fermé, le solvant utilisé pour obtenir les fibres est non toxique et réutilisé à 90% et besoin de peu d’eau.
Propriétés du textile:
- Les fibres sont très résistantes (on les dit fortes comme du polyester).
- Il est antibactérien et neutralise les odeurs.
- Les tissus Tencel et Lyocell sont très doux et confortables.
- Ils sont respirants et absorbent très bien l’humidité (le Tencel est utilisé pour la confection de vêtements techniques ou de vêtements de sport)
- Lavage à 30°C.
- Point négatif : Son prix. Ce textile est assez cher.
Impact environnemental :
- Le solvant utilisé dans leur procédé de fabrication (oxyde d’amine NMMO (ou le monohydrate de N-oxyde de N-méthylmorpholine, mais c’est plus compliqué à dire) est non toxique, recyclable et réutilisé à plus de 99%.
- Pour le Tencel, le bois utilisé est l’eucalyptus. L’eucalyptus est un arbre ne nécessitant que très peu d’eau pour pouvoir se développer.
- Biodégradable en seulement 6 semaines.
- Économe en eau : Il faut moins de 1000 litres d’eau pour 1kg de Tencel contre plus de 5200 pour 1kg de coton. 6 m² d’arbres d’eucalyptus permettent de fabriquer 10 t-shirts. Tandis que 6 m² de coton équivalent seulement à 1 t-shirt1.
Le Modal
Textile fabriqué à partir de la cellulose du bois de hêtre, c'est à dire la membrane des cellules végétales. Celle-ci est ensuite traitée par un procédé chimique Tencel pour être transformée en fibre textile puis tissée.
Le solvant utilisé pour la transformation de la cellulose est naturel et non toxique et il est également recyclé à 99%.
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Propriétés du textile :
- Il est d’une grande élasticité et d’une excellente résistance.
- Assez stable, ce matériau ne rétrécit pas.
- Doux et confortable à porter.
- Il absorbe bien l’humidité, parfait pour l’été.
- Lavage à 30° et ne se repasse pas.
Impact environnemental :
- Solvant recyclé à 99%.
- Biodégradable, les vêtements peuvent être compostés.
- Écologique : 10 à 20 fois moins de consommation d’eau que la culture du coton traditionnel2.
Refibra :
Utilisant le même procédé en circuit fermé, le Refibra se veut un matériau circulaire. Il s’agit ici de récupérer des débris de coton, les transformer en pulpe de coton dont ⅓ est ajouté à de la pulpe de bois pour fabriquer du tencel3.
En plus de l’impact léger de sa production, le Refibra permet de recycler des restes d’anciens matériaux.
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Cupro :
Le Cupro ou Bemberg est une fibre qui provient de la partie non utilisée traditionnellement des graines de coton, le Liter. Par un traitement chimique dans une solution de cuprammonium, d'où le nom “Cupro”4.
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Propriétés du textile :
- Fluide, comparable au polyester.
- Plus respirant que le coton.
- Très absorbant.
- Lavage à 30°C.
Impact environnemental :
- Solvant potentiellement nocif pour l’environnement mais utilisation en circuit fermé.
- Biodégradable à 100% en 2 mois.
- Utilisation des graines normalement inutilisées du coton.
Viscose :
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Aussi appelé “Soie synthétique”, c’est un textile créé à partir de la pulpe des arbres par un procédé qui utilise des produits très chimiques et toxiques (soude, sulfure de carbone, acétone…) mais qui est peu coûteux.
Propriétés du textile :
- Tissu doux et léger comme de la soie.
- Antibactérien et anti-odeur.
- Fort pouvoir absorbant.
Impact environnemental :
- Déforestation, encore aujourd’hui toute la production de viscose ne provient pas de forêts gérées durablement.
- Processus chimique lourd, utilisation de soude caustique, acide sulfurique et sulfate de soufre.
Viscose de bambou :
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Parfois vendue comme un textile “green”, la viscose de bambou a un impact non négligeable. Il est issu de la fibre de bambou, une plante qui pousse vite, a besoin de très peu d’eau, est économique et rejette plus d’oxygène que les arbres. Mais le processus est le même que pour la viscose. Au final, c’est une fibre artificielle, pas synthétique mais pas naturelle non plus alors qu’elle est souvent présentée comme écologique6.
Propriétés du textile :
- Tissu doux et léger.
- Antibactérien et anti-odeur.
- Fort pouvoir absorbant.
Impact environnemental :
- Culture du bambou qui nécessite très peu d’eau, pas d’intrants et dégage de l’oxygène.
- Processus chimique lourd, utilisation de soude caustique, acide sulfurique et sulfate de soufre.
Lenzing™ Ecovero™ :
C’est la petite sœur plus écolo de la viscose. Issu de fibre de bois, ce textile reprend les mêmes principes que la cette dernière mais en plus écolo. Ce label garantit que le bois est issu de forêts durables FSC ou PEFC et que la production répond à des normes strictes imposées par l’UE Écolabel. Le processus de fabrication nécessite moins d’eau et d'énergie7.
2.Les fibres synthétiques recyclées
Le nylon, le polyester sont issues de la pétrochimie, leur transformation en fibre textile pollue énormément. Mais on peut leur trouver des vertus lorsqu’ils utilisent des plastiques déjà existants.Le recyclage des déchets (bouteilles plastiques notamment) permet de recréer des vêtements en matière synthétique, qui eux même peuvent parfois être encore recyclés. L’enjeu ici est de réutiliser des matières premières déjà produites et leur donner une seconde vie.
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Le polyester recyclé :
Il existe différents types de PET recyclé, le Polyester pre-consumer est issu de déchets qui n’ont pas eu de première vie, chutes industrielles, ou résidus de production. Le Polyester post-consumer qui regroupe les déchets ayant eu une première vie, comme les vêtements usagés, les bouteilles en plastique. Ces matières sont broyées, fondues en billes, puis transformées en fibres afin d’être tissées et avoir une seconde utilisation. Les habits en matière synthétique peuvent même encore être recyclés si ils ne sont pas mélangés à d’autres matières.
Crédits : Gayaskin.com
Propriétés du textile :
- Matériau résistant.
- Absorbant et anti-UV.
- Ultra polyvalent, il est utilisé dans la confection de vêtements de sport mais aussi d’habits techniques et de ville.
Impact environnemental :
- Encore coûteux aujourd’hui car les systèmes de recyclage sont complexes.
- Moins résistant que les fibres neuves.
- Matériau synthétique donc relâche des microparticules de plastique.
Le Nylon recyclé
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Pareil que pour le PET, le Nylon (polyamide 6-6) est polluant dans sa fabrication, cette matière chimique synthétique nécessite beaucoup d'énergie et de ressources et émet des gaz comme l’oxyde nitreux. Différents textiles peuvent être fabriqués à partir de restes de nylon issus de l’industrie (pre-consumer) ou de nylon ayant été utilisés pour des fils de pêche par exemple (post-consumer). Le nylon recyclé nécessite 97% moins d’eau que du neuf, et il produit 70% d’émission de CO28.
Propriétés du textile :
- Élastique, résistant, doux.
- Polyvalent, des collants aux maillots de bain et même dans les brosses à dents.
Impact environnemental :
- Recyclé, évite les rejets de gaz polluants et de CO2.
- Circularité.Participe à la sauvegarde de la vie marine en nettoyant les océans.
Econyl®
C’est une des fibres issues du Nylon recyclé. Ce textile créé par Aquafil, une entreprise italienne, provient de fil de pêches récupérés dans les océans, de moquettes usagées, etc… Sa production est inscrite dans une démarche circulaire et participe à nettoyer les océans. Les déchets sont nettoyés, broyés, fondus et tissés pour avoir une seconde vie.
Q-NOVA®
Une autre fibre fabriquée à partir de Nylon recyclé d’Italie, issu de restes et déchets de l’industrie. Le procédé est entièrement mécanique et sans emploi de produits chimiques. La fibre est certifiée par différents labels, GRS, Oeko tex, Eco label européen.
NILIT®
Les fibres Nilit sont constituées à 90% de Nylon recyclé issus d’industries en Israël et de vêtements de sport usagés. Elles sont labellisées Oeko Tex et GRS.
Voilà un tour d’horizon des fibres utilisées de plus en plus fréquemment dans la mode pour limiter l’impact environnemental du textile. Même si ces alternatives sont plus respectueuses de la planète, c’est surtout en privilégiant la seconde main plutôt que le neuf, en prenant soin de ses vêtements, pour les garder plus longtemps et en consommant moins mais mieux que chacun peut agir.
- www.atelier-unes.com
- www.lesoptimistes.fr
- www.tencel.com
- greenkit.fr
- earth.com
- Julia Tissier, “Le bambou, pas si vert”, 21/11/08, sur Libération
- louise-magasine.com
- Gayaskin.fr
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