Depuis quelques années, la tendance du minimalisme a pris de l’ampleur. Entre les guides sur internet, les documentaires et les comptes Instagram qui font la promotion de ce mouvement, les illustrations d’une vie “minimaliste” se multiplient. Mais, derrière les images d’appartements épurés et de placards bien rangés, c’est tout un mode de vie qui se déploie. Pourquoi et comment devenir minimaliste ? Le Kaba a creusé le sujet.
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Plus qu’une mode, un réel art de vivre
Dans l’imaginaire collectif, le minimalisme ce sont de grandes pièces blanches, lumineuses et sobrement décorées, avec une table et deux chaises, des penderies avec quelques rares vêtements aux coupes simples ou encore des étagères à moitié vides. Derrière ces représentations matérielles, il existe une véritable philosophie qui invite à réfléchir sur sa consommation, sa situation dans la société, sa relation aux autres et au temps. Le minimalisme, qui peut se résumer à cette phrase “vivre mieux avec moins”, s’applique à toutes les dimensions du quotidien.
Prendre conscience de sa dépendance à la consommation
Quand on s'intéresse aux récits de ceux qui sont devenus minimalistes, on retrouve toujours aux origines une volonté de changement drastique, une envie de rompre avec la société de consommation, créatrice de frustrations et de malheurs pour beaucoup. La base de la philosophie consiste à prendre conscience que les possessions matérielles ne sont pas un but en soi, qu’il y aura toujours de la nouveauté, un produit plus “tendance” ou perfectionné. Que le plus important n’est pas d’avoir mais d’être !
Cette réflexion s’accompagne d’un regard très critique sur la publicité et la société de consommation, de toutes les représentations de ce qu’est “une vie réussie”. C’est ce que Joshua Fields Millburn & Ryan Nicodemus, les fondateurs du blog The Minimalist et du documentaire Minimalisme : A documentary about the important things appellent le mythe de l’American Dream. Une légende selon laquelle succès, argent, réussite sociale sont les clés pour une vie accomplie. Or pour beaucoup d’entre nous, ces éléments peuvent créer plus de souffrance que de liberté. C’est là que la philosophie du minimalisme prend tout son sens. Certains vont même jusqu’à limiter leurs possessions à ce qui rentre dans 2 sacs de voyage, ou vivre dans des tiny houses.
Minimalisme : se débarrasser du superflux pour vivre mieux
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Pour passer à un mode de vie minimaliste, tout commence avec une grande séance de tri ! Il s’agit de désencombrer sa maison, ses espaces, ses relations et son emploi du temps.
Vider un espace c’est supprimer toutes les stimulations visuelles superflues, faciliter le ménage et permettre de circuler de façon plus fluide.
Faire un tri dans son emploi du temps en se demandant quelles tâches apportent vraiment du positif et contribuent à votre bonheur. C’est l’occasion de faire un point sur ce que vous aimez vraiment et de vous dégager des moments libres pour profiter de ce qui vous fait du bien.
Couper les liens avec les relations toxiques et superficielles y participera aussi. Vos relations seront plus saines et vous apporteront de l'énergie et du positif, d’après les grands principes du minimalisme.
Comme il n’est pas toujours facile de trier, jeter ou couper des liens, cette transition demande beaucoup de motivation. Cette inspiration profonde peut venir de cette philosophie et la nouvelle vision des choses que propose le minimalisme ; dans les représentations inspirantes d’intérieurs ou dans les témoignages de personnes vivant plus sobrement.
Pour vous aider à faire le tri, soyez à l’écoute de ce que déclenchent chez vous certains objets, si certains vous apportent de la joie, gardez les, si ce n’est pas le cas, c’est qu’ils ne sont peut être pas si importants pour vous. Marie Kondo, nommée une des personnalités les plus influentes de l’année 2015 par le Times, est à l’origine de la méthode KonMari qui a aidé des milliers de personnes à adopter ce mode de vie avec des conseils tris et rangements.
Minimalisme et consommation responsable
Un des piliers du minimalisme est de repenser sa manière de consommer, il ne s’agit pas de ne plus rien consommer du tout mais de consommer mieux, plus raisonnablement et responsablement. Comme le dit si bien Régina Wong, auteur de Faites de la place : “Le minimalisme n’est pas une anticonsommation, il s’agit plutôt du désir d’avoir une consommation consciente et raisonnée.” Une définition qui nous parle parfaitement chez Le Kaba !
Le minimalisme invite à penser l’effet de la publicité sur nous, s’éloigner de celle-ci et s'entraîner à réfréner les pulsions d’achat. Ce qui n’est pas chose simple car comme le soulignent certains neuroscientifiques comme Sébastien Bohler, auteur de Le Bug Humain : “Si on abreuve notre striatum (structure nerveuse située sous le cortex et impliqué notamment dans la motivation alimentaire ou sexuelle, ndlr) avec des séries télé, des téléphones, des voyages, il en voudra toujours plus.” Mais il est possible de prendre le pas sur ces reflex en prenant conscience de ces tentations et de ne pas céder aux désirs immédiats.
Comment acheter mieux et plus raisonnablement ?
Les questions à se poser avant d’acheter :
- Est-ce vraiment nécessaire ?
- Cet objet m’apporte-t-il vraiment de la satisfaction ?
- Cet objet va-t-il encore m’apporter du bonheur dans 2 semaines ?
- Est-ce superflux ?
- Puis-je l’emprunter ou le louer si j’en ai réellement besoin ?
Pour des vêtements :
- Ce vêtement me permet-il de réaliser au moins 5 tenues ?
- Est-ce que je le porterais encore dans 5 ans ?
- Est-ce réellement mon style ? Cela colle-t-il avec ma personnalité ?
- Allez-vous pouvoir le garder longtemps ? Est-il de bonne qualité ?
- L’achetez vous uniquement parce qu’il est soldé ? S’il coûtait 20€ de plus l’acheteriez vous quand même ?
Si les réponses sont négatives, vous saurez que ce n’est pas un achat indispensable.
La sobriété heureuse, une variante écolo du minimalisme
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Finalement cette volonté de revenir à l’essentiel se retrouve aussi dans des modes de vie plus sobres. Il ne s’agit pas ici de se couper de la société et vivre en ermite sans connexion internet mais plutôt de ne pas se surcharger et devenir dépendant de ses possessions. La sobriété heureuse est une pensée développée par Pierre Rhabi et le mouvement colibri. C’est l’idée de revenir à une vie plus simple, avec moins d’obligations, de distractions et de dépenser moins dans des choses futiles. Que ce soit par un retour à la terre, et un lien plus fort à la nature ou bien un changement de cadre de vie avec les tiny houses, ces maisons de moins de 30 m carrés avec des rangements intelligents et qui séduisent de plus en plus de minimalistes.
En limitant ses possessions, on limite son impact sur l’environnement car on utilise moins de ressources. Mais aussi cela permet de dépenser son argent différemment, dans des activités et expériences, plutôt que dans du matériel ; dans de la nourriture de qualité plutôt que dans la fast fashion par exemple.
Alors prêtes et prêts à franchir le pas du minimalisme ? Tentés de faire du tri et supprimer le superflux pour vivre mieux et limiter votre impact ? N’hésitez pas à partager vos conseils et idées sur notre nouveau forum !
Sources :
Documentaire : Minimalisme : A documentary about the important things disponible sur Netflix.
Theminimalist.com
Unpaspourlaplanete.com
Lexpress.fr
Lacroix.fr