Mesurer pour mieux consommer

Quand la transparence s’impose

L’inquiétude croissante sur le futur de la planète a fait naître un vrai besoin d’information sur l’origine, le processus de fabrication et la composition des produits ². Quelles sont les valeurs sociales de cette entreprise ? Ce raisin a-t-il vu le soleil un jour ? Que vaut un bonnet en alpaga venu de Mongolie ? Mille et une questions qui imposent aux marques, même les moins engagées, de revoir peu à peu leur mode de communication.
Afin d’éviter les bad buzz, les marques se mettent à nu et nous dévoilent les chiffres clés, les sourcing fournisseurs et les détails de leur chaîne d'approvisionnement… 
Mais, alors même que se multiplient les démarches de transparence, la confiance des consommateurs a tendance à s’éroder. Ils s'interrogent : artifice marketing ou démarche authentique ? Peut-on se fier aux informations données ?
Heureusement, depuis quelques années, des systèmes de notation publics, voués à être généralisés dans toute l’Europe, voient le jour. L’objectif ? Développer à grande échelle un système d'étiquetage auquel les consommateurs pourront se fier les yeux fermés.

Des scores, pour y voir plus clair

Afin de guider les industriels vers un mode de production plus durable et permettre aux consommateurs de s’orienter sereinement vers une consommation plus responsable, la France a entrepris de développer un grand projet d’affichage environnemental des produits. L’objectif est double : renseigner le consommateur sur l’impact du produit qu’il achète, mais aussi permettre aux entreprises de calculer leur bilan environnemental. Des outils ont déjà été déployés dans le secteur de l'électroménager et de l’agroalimentaire.

Le score carbone

Depuis quelques mois, on entend parler d’un nouvel outil pour venir renforcer le système d’étiquetage de nos appareils électriques ³ : le Score-Carbone, aussi appelé le CO2 Score. Prévu pour 2021, l’outil a été initié par la Convention pour le Climat, avec pour objectif de “rendre obligatoire l'affichage du bilan des émissions de gaz à effet de serre pour informer les usagers” ⁴. Le calcul de l’indice carbone prend tout en compte : la production, la fabrication, le transport, l’emballage, la distribution et même la cuisson chez le consommateur.

L’éco-score

L’éco-score, quant à lui, permet aux consommateurs de faire leurs choix en fonction de l’impact environnemental des produits alimentaires. Disponible sur les applications Yuka, Open Food Facts et La Fourche, l’outil permet de scanner l’emballage et d’obtenir en détail le calcul de l’impact environnemental du produit choisi ⁵. Plus d’infos dans notre article : Eco-score, l’impact environnemental de vos courses.

Le ménag’score

La rumeur court depuis 2017… Un système de notation pour nos produits d’entretien serait en cours de développement ! Le projet, lancé par le magazine 60 Millions de consommateurs, propose d’attribuer une note à nos détergents et autres nettoyants ménagers afin connaître leur niveau de toxicité sur la santé et l’environnement. Afin que l’outil soit adopté, le magazine a lancé une pétition. Plus de 16000 signatures récoltées, mais depuis, silence radio… Affaire à suivre ! En attendant, nous pouvons toujours nous fier à l’étude ADEME 6 pour choisir nos produits ménagers…

Un score pour la mode

Un score environnemental pour les vêtements ⁶ devrait également bientôt voir le jour. Ce projet, initié par Brune Poirson, la secrétaire d’État à la transition écologique, fonctionnera sur le même principe que l'étiquette «énergie». La grille attribuera de A à E une note selon l’impact environnemental et social de chaque vêtement.
Pour l’heure, certaines enseignes proposent déjà à leurs clients des applications permettant de scanner leurs vêtements. C’est notamment le cas de l’application développée par Clear Fashion. Mais lorsque l’on sait que ces outils ont été créés par des entreprises privées et que les notes sont établies uniquement sur les bases de données des enseignes partenaires, il est difficile de savoir si l’on peut s’y fier. 
C’est pourquoi le déploiement d’un système de scores généralisé ne peut qu’être une bonne idée !